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lundi 20 août 2018

Sculpture naturelle



Il y a peu, je suis sortie me balader avec ma fille aînée. Je voulais me ressourcer comme souvent ; juste fuir le bruit, les mouvements désordonnés et l'enfermement. La nature est propice au repos et à la méditation. Nous nous sommes alors rendues dans un endroit que j'aime particulièrement, où je parviens de temps en temps à trouver calme et solitude. 

Des arbres, des fleurs, des herbes et la rivière qui court au milieu de tout cela. Ma fille et moi adorons les pierres précieuses et revenues bredouilles de notre tour de marché, nous sommes allées nettoyer celles en notre possession dans l'eau de la rivière. 

C'est à ce moment-là que je suis tombée sur un morceau de bois que j'ai tout de suite voulu prendre avec moi, avec cette impression sourde qu'il m'appelait (En même temps, un bout de bois n'est pas censé parler ni moi l'entendre... mais la communication s'établie parfois bien autrement).

J'aime quand la nature me fait ce genre de cadeaux : je collectionne les plumes, les écorces ou les pommes de pin et les entrepose en digne objets d'art. Les sculptures naturelles ou non également. 

J'ai trouvé celle-ci de toute beauté, remarquant des formes précises à partir de ses cavités, des ombres et des lumières ; ce morceau de bois sculpté par l'onde ne m'appelait pas pour rien, j'en étais convaincue. 

Je travaille beaucoup sur les formes humaines. J'aime énormément la nature mais j'aime aussi la nature humaine, même si parfois les humains me laissent perplexe en bien des occasions. Quoiqu'il en soit, que ce soit l'esprit, les corps visibles et invisibles, j'aime explorer cette part d'humain dans mes dessins. 













Aujourd'hui, j'ai donc décidé de collaborer avec la sculpture naturelle. Elle avait eu le temps de bien sécher sur ma terrasse et ce matin, je me suis souvenu qu'elle était là, à attendre que je daigne m'occuper d'elle. 

Elle a bien voulu poser pour moi. Elle s'est montrée douce et conciliante. 

Avec l'encre, je poursuivais le travail de l'onde au travers des traits de mon stylo plume et du mariage à l'eau, souligné par des ombres bien sombres réalisées à l'aquarelle. 

Des corps sont nés à partir du modèle à la pose endurante : corps masculins et féminins ; la nature fait des prodiges, nous le savons bien !


Corps allongé
En corps sublime








Une femme est née à partir de cette pose ô combien suave. 











Silhouette penchée










Une jambe qui semble se surélever pour permettre au corps de se pencher. On imagine alors la continuité des membres et une tête à peine esquissée.





Et on se rappelle d'où provient cette sculpture naturelle après être tombée du ciel, bien loin de l'arbre qui l'aura vue naître. On se remémore les conditions dans lesquelles on l'a retrouvée, au beau milieu des flots aux rigoles fortes et librement scabreuses. A t-elle vu beaucoup de paysage avant de m'accepter dans sa vie ?

Elle me souffle dans un murmure audible que par moi, que la vie est ainsi faite. Qu'aujourd'hui dans la chaleur de mon foyer elle pourra désormais couler des jours heureux et m'honorer de sa présence. Elle me dit aussi que la force de vivre est plus forte que tout.
Que l'espoir est toujours au bout du chemin.








Découvrez mon site internet : https://amaniglaise.wixsite.com/alg-art31

vendredi 25 mai 2018

Souvenirs du corps


ALG
- Attouchements - viols - mots crus - Violences -


Je vais m'aventurer à parler d'un sujet sensible qui me semble compliqué à aborder. Mais je vais le faire. 

La parole libère.

Ce n'est pas une action préméditée. Quand je dessine ou peins, je suis comme attirée vers un besoin particulier. 

Et aujourd'hui, j'ai été appelée à travailler le corps de la femme : la femme écorchée vive. 
La vie ne fait pas toujours de cadeaux. Chacun le sait.

Chaque expérience de vie signifie quelque chose, du moins, je le crois. Ces expériences sont là pour nous apprendre une leçon, pour avancer, nous dépasser...  

Mais quand bien même, parfois, il faut juste que ça sorte. Et puis parfois, les thérapies traditionnelles ne suffisent pas. Il y a toujours une part de souffrance qui demande à sortir. Une part de je ne sais quoi qui demande à guérir. 

C'est diffus. Je sais que ça me rend confuse. Ce n'est pas évident de parler de tout cela. Pourquoi ?
Cela me met au-devant de mon propre vécu. Mais au fond, je sais pertinemment que toi aussi tu as vécu ça. Et toi. Puis toi aussi. Je le sais. 

Malgré tout, il faut que ces choses sortent. Si ça ne devait pas sortir, je n'aurai pas réalisé ces peintures. 

TRAUMAS

JOURS AGITES
Oui, ces traumatismes ne s'en vont pas comme par enchantement, ce serait trop simple. Le corps se souvient de la moindre blessure aussi petite soit-elle. Chaque centimètre de la peau garde en mémoire ce que le corps a vécu. 
NUITS AGITEES

Et le subconscient agit lui aussi en revivant nuit après nuit chaque détail de ce que l'esprit voudrait bien oublier. 













Le silence s'installe pour ne plus voir la vérité en face. C'est peut-être plus facile de se murer dans les non-dits. Plus facile pour qui ?

SILENCE

Il faut du temps pour faire sortir toute cette part sombre qu'on a emmagasiné avec le temps.
La colère, le déni de soi-même, la culpabilité... Tous ces "pourquoi" qui n'ont pas de réponses.

Il faut du temps pour se reconstruire. Il faut du temps pour apprendre à s'accepter, accepter cette part de soi qui fait qu'on est une femme. 

Le corps de la femme est comme un temple sacré. 
A vénérer et non à souiller. 



RECONSTRUCTION

Le voici :

Ce corps que je ne saurai voir
Celui d'une femme 
Qui fait table rase du passé

Qui cherche la voie

Qui commence à se découvrir

ça commence ICI




mardi 20 mars 2018

Rondeurs de vie



LUMIÈRES


S'il y a un sujet qui me touche, c'est bien celui-ci. 
La vie.
Tout ce qui permet la vie.

L'homme et la femme le permettent. 
Et une certaine magie. 


DANS SA BULLE
Ce sujet, pour moi, maintes fois évoqué, l'a été de nouveau dimanche 18 mars 2018 lors d'une conférence organisée conjointement avec l'ADAD de Toulouse, et le Théâtre des Préambules tout nouvellement ouvert sur Muret (31), qui propose des spectacles et des expositions en tout genre pour les jeunes enfants.

L'ADAD est une association pour la défense de l'accouchement à domicile, née en 2013 alors que les sages-femmes libérales étaient pointées du doigt par leurs pratiques et surtout dû au fait qu'il leur était impossible de s'assurer à cause des montants exorbitants des assurances (Identiques que celles prises par des obstétriciens). 

J'étais moi-même enceinte en 2013. 
De mon troisième enfant. Une petite fille. 



Et j'ai bien cru ne pas pouvoir accoucher chez moi malgré une longue préparation avec mes sages-femmes de l'époque, unies dans une bienveillance évidente et qui m'ont soutenue lors de ce passage.

La grossesse est un moment très particulier. Il est empreint de joie, d'un bonheur indéfinissable, et de tout un tas de sentiments plus complexes. 

5 SEMAINES

J'ai donc trois enfants. 
La première fois, j'ai eu une césarienne. 

ÉCORCHÉE



Mon enfant était en siège.
Cette opération a été bien vécue sur le coup. 
Parce qu'on fait avec.
Parce qu'on se dit que c'est comme ça.
Parce qu'on écoute.

Parce qu'on ne s'écoute pas.
Parce qu'on croit. 
Les autres.

"Tant que ton bébé est en bonne santé, c'est tout ce qui compte."

Peu importe que je me sois sentie dépossédée.
Et le papa... encore davantage. Relégué au loin. 






Au début de la grossesse, on est comme sur un nuage. 

On se laisse aller à des pensées très douces.
On imagine la vie au fond de soi.
C'est intense !

Plutôt difficile à décrire.

Parfois tout s'arrête aussi. 
Parfois, c'est un choix.
Parfois, pas.



Avoir un être au fond de soi nous ramène à des choses profondes, très enfouies. A ces choses vécues au sein de notre propre mère, avant notre naissance. Cela appelle à des souvenirs oubliés ; à des blessures mais aussi à ce sentiment de paix. 

Ce besoin de se retrouver, de ressentir chaque chose : 
Les mouvements de cet enfant qui vit dans son sein, la respiration parfois ample et parfois saccadée.

ZENITUDE
Quand la naissance se prépare et que l 'enfant demande à trouver sa place dans le Monde, c'est tout un univers qui se met en place lui aussi. Et c'est important de respecter le processus. 

HABITÉE



Pour mes deux premiers enfants, j'ai accouché en structure. Avec toute la bonne volonté du monde de certains intervenants qui se voulaient chaleureux, rien, à mes yeux, ne remplacera cette chaleur si personnelle, si utile qu'est le foyer. 

Quand on sent ce moment ultime de la découverte de ses propres forces, que l'on va puiser très loin au fin fond de soi, c'est dans une atmosphère paisible qu'il est important de se retrouver. Loin du bruit. Loin de la lumière. Loin des va et vient. Loin. Juste avec soi et cet enfant qu'on accompagne.


Il peut arriver que la peur nous envahisse. 
Les doutes nous assaillent. 
Serons-nous une bonne mère ?
Allons-nous aimer cet enfant ?
Devenir responsable d'un autre être est loin d'être évident.
On a le droit d'avoir peur. 


Même peur d'accoucher.


ACCROUPIE


Mon accouchement à domicile reste pour moi le plus beau des cadeaux.

Ressentir mon corps sans aucune intervention, si ce n'est celle de ma propre force.

Puisée au fond de mon désespoir, de la profonde détresse,
De ma peur de l'accouchement

Et d'avoir réussi à lâcher prise...
Pour que vienne la vie !

C'est ça la magie !

Amani Lizah Glaise 


dimanche 11 mars 2018

Le corps




L'étude du corps et du corps nu en particulier, donne le moyen de voir au-delà de l'apparence purement physique d'un modèle. 

Il me semble que le corps est finalement transcendé, il montre bien davantage que des formes, que des bras, des jambes ou un sexe. 

Il va bien au-delà de toutes les perceptions terre-à-terre, réduisant le corps juste à son aspect physique.

Les formes - toutes les formes - sont gracieuses. Du corps mince au corps épanoui dans sa chair, l'histoire de ces corps nous amènent à conscientiser un certain vécu, une certaine psychologie. Pourquoi un corps est-il comme ceci ? Qu'est-il arrivé à ce corps et à cette personne pour que ce corps soit comme cela ?

Avons-nous seulement conscience que nos propres pensées influence notre posture et la façon dont le corps s'exprime ? 

Le corps est un véhicule mais il est bon de le sublimer, de le rendre plus qu'utile à la vie  et à lui rendre hommage, plutôt qu'à le rendre honteux, peu importe ce qu'il est. 

Tous les corps sont magnifiques quand on sait les regarder avec bienveillance

C'est ainsi qu'il est possible de garder sur soi-même un regard plus complaisant. Il n'est pas toujours facile d'accepter un bourrelet, un défaut qui fait partie intégrante de nous. Il s'agirait plutôt que ce trait physique soit accueilli comme il se doit - comme banal en somme - et nous pourrions porter un regard non critique sur celui-ci. 

C'est libérateur !

Les diktats du physique nous ont fait longtemps la vie dure. Mais chaque corps est magnifique quand on sait lire dans chacun d'entre eux de manière appropriée : sans jugement de valeur.




Amani Lizah Glaise