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vendredi 30 octobre 2020

Chez les Arbres pour une séance photos avec Claudine Vigneron




Premier jour de reconfinement. 

Il est sans doute de bon ton de revenir à ce 12 août 2020 où je me suis rendue chez les Arbres avec Claudine

J'aime la nature, évidemment ; un lieu hautement spirituel où l'énergie circule : une bonne énergie, celle qui revigore, qui nettoie et qui apaise. C'est le lieu idéal pour se relier aux racines et au ciel.

La nature c'est le médecin sans médocs, c'est le psy sans thérapie, c'est l'antidote... 

Cette séance était attendue depuis longtemps faisant suite à l'opportunité de poser une toute première fois pour Claudine en novembre 2019 dans l'intimité de ma demeure. A ce moment-là, je passais de l'autre côté. J'étais celle observée, l'objet mis en lumière avec l'accompagnement bienveillant - il le fallait - de Claudine. J'avais un peu peur. C'est que je suis anxieuse de nature. 

Et ce 12 aôut, j'ai pris le train, puis le car et j'ai été plongée dans le vert. Moi qui déteste les transports en commun, moi qui déteste sortir de mon Antre, je suis allée rejoindre le flou artistique qui m'est si familier pour m'y plonger un peu plus intensément au milieu des troncs, des branches, des feuilles tantôt sombres, tantôt luminescentes sous un soleil radieux mais "capricieux". 

Libre. 



La liberté semble sonner étrangement aujourd'hui. Mais ce jour-là, je me sentais libre. 

Libre de me mouvoir dans le plus simple appareil. Et au début, cela m'a semblé difficile. 

Et puis on oublie. On oublie qu'on est là, en plein milieu des Arbres qui observent indifférents à ce corps qui se déploie sur la mousse, se déplace parfois péniblement d'un endroit à l'autre, cherchant une pose naturelle qui le mette en valeur l'espace de quelques clics de Claudine râlant sur son appareil vieillissant. 

"C'est flou...!" 

Je me remémore cette matinée de liberté et la découverte des clichés qui s'en est suivi à la fin de notre séance. J'ai été surprise par la beauté de certaines photos, surprise de me voir ainsi en harmonie avec la nature luxuriante d'un été un peu tranquille, propice à l'ntrospection.

Claudine aimait bien mes poses, aimait bien le rendu général mais était déçue de cette séance "floue".

Pourtant, cela me semble finalement tellement logique. Comment cela aurait-il pu en être autrement ? Je suis depuis toujours dans un flou terrible, à ne jamais savoir ce que je fais vraiment, à ne jamais entrevoir le chemin de ma destinée... A avancer doucement voire très doucement en suspension sur un fil à peine visible d'où je peine à poser le pied. En manque d'équilibre constant... 


C'est un flou naturel qui me va naturellement !

Le choix de l'encre à travailler n'est pas anodin. L'encre diffus, l'encre qui se désagrège au contact de l'eau, qui s'efface, qui s'imprime par endroit... Qui s'exprime violemment parfois comme Indomptable. L'encre est ce flou et je suis l'encre...

A vrai dire, je me sentais bien dans cette avanlanche de verts, sous un soleil doux au creux de la broussaille. Malgré les piqures de moustiques par oubli de protection lors de cette intrusion chez les bêbêtes en tout genre, je me sentais chez moi sous les Arbres et je me disais intérieurement, qu'il est finalement possible de revenir à cette source et y boire accroché au sein de la Terre comme un nouveau né qui découvre la vie. 

Il m'a semblé revenir en mon centre ce jour-là. Et m'ancrer.

Et je me sentais libre d'être qui je suis. 




vendredi 31 janvier 2020

Le pouvoir de résilience d'LN Han




Il y a une personne que je suis depuis quelques mois via Facebook, qui me touche par son travail et sa personnalité. 

Sa recherche artistique est assez proche de la mienne : des choses à fouiller en soi, à nettoyer afin de pouvoir transcender le passé, les traumatismes et les maladies qui peuvent être en lien. C'est le pouvoir de résilience. 

Ne parle t-ton pas des maladies comme étant des raisons d'écouter plus attentivement notre corps qui dit où il a mal ? Chercher le mal à sa racine plutôt que de traiter uniquement les symptômes ? 

L'art permet, comme on le sait, de chercher à extirper les non-dits. A chercher en profondeur les éléments qui nous bloquent parfois, qui nous empêchent d'être vraiment nous-mêmes. On peut appeler cela de l'art thérapie si on veut. Peu importe tant qu'on arrive à exprimer ce qui a besoin de l'être. Et LN Han, par son approche nous dévoile ses souffrances et sa sensibilité. 


Je pense que je réalise mes peintures à l'encre et l'acrylique dans une démarche thérapeutique par rapport aux maladies auxquelles je suis confrontée (crohn et endométriose) ,et surtout par rapport à un passé douloureux et écorché (violence sexuelle, mémoire traumatique) contre lesquelles j ai du mal à faire face aujourd'hui.
Je suis persuadée que tout est lié
Au départ je voulais simplement faire connaître ces maladies avec ma peinture.Mais tout ça prend une autre tournure... Je m aperçois que le corps est mon sujet de prédilection ainsi que le rapport à l autre.

Je me souviens d'une période de son cheminement où elle travaillait sur les vagues. De hautes vagues qui submerge tout sur leur passage. Cela m'apparaissait vraiment comme un processus de nettoyage, quand tout est balayé, quand tout doit trouver peau neuve au fond de soi et aussi autour de soi. La vie est parfois comme un tsunami qui nous oblige à faire ce travail sur soi-même, à tout envisager autrement, à nettoyer profondément ce qui nous a forgé jusqu'à présent, tout revoir, tout changer. Les vagues de l'existence, avec les hauts et les bas, cet éternel recommencement qui nous contraint de réaliser que tout est cyclique et qu'avec la naissance arrive la mort et qu'après la mort, tout renaît... 


Ces démarches se font parfois assez inconsciemment, on est porté à travailler artisquement sur des éléments qui vont nous apporter quelque chose de particulier, alors il est primordial selon moi de se laisser porter et de voir où cela nous mène. 

Rien n'est jamais totalement figé et l'univers d'LN Han est porteur d'espoir, d'amour et de continuité. 



Merci à elle d'être un moteur supplémentaire dans cette phase de reconstruction de nous tous, car c'est en commençant par soi, qu'on change un Monde.




Profil d'HL Han sur Facebook : https://www.facebook.com/ln.han.146

mercredi 29 janvier 2020

Muret : Association Les Perles d'Ox





Adresse de la Boutique Solidaire : 
4 boulevard Aristide Briand
Muret (Haute-Garonne)


Boutique solidaire créée afin que les bénéfices profitent à l'association Les Perles D'Ox, ceci dans le but de financer  voyages, ateliers, sorties (cinéma...) en faveur des femmes en situation difficile.
 La boutique accepte les dons de toutes sortes.
Page Facebook :



Retrouvez 5 de mes tableaux à la boutique 
Et tout un tas de belles choses à s'offrir ou à offrir, que ce soit des achats pratiques ou plus ludiques.



L' Association Les Perles D'Ox 
est à but humanitaire et solidaire (non lucratif) afin d'aider les femmes en difficulté dans la région Murétaine mais aussi dans l'idée d'organiser et financer un voyage humanitaire dans un orphelinat du Cameroun, à Douala. 

Cet argent servira aussi à aider les femmes dans le besoin : les femmes maltraitées avec ou sans enfant(s), les personnes en situation de handicap. Cette aide peut être administrative, pécuniaire ou au cas par cas. 

Une partie de l’argent servira à l'achat de fournitures, d'aide aux financements du voyage, d'organisations des activités, d'achat de matériels de couture pour les orphelines à Douala préparant un CAP couture.

Création d’un espace d’échange pour toutes les femmes leur permettant de créer du lien entre elles. 

L'association souhaite inviter des intervenants 
dans le domaine de la santé et du bien-être 
afin que ces femmes se sentent mieux 
ou se redécouvrent. 

Il importe également à l'association de nouer des liens
avec des partenaires de différentes 
associations existantes organisant diverses activités.

Les perles d’OX participeront également à 
des vide-greniers et des marchés de Noël 
où les bénéfices serviront au fonctionnement de l’association.

Création également d’une boutique solidaire à Muret. 
Cette boutique fonctionnera avec des dons matériels ou financiers (vêtements, produits d’hygiène, jeux, jouets, livres, bijoux, etc…..)


Je remercie l'accueil particulièrement chaleureux de la Présidente de l'association Les perles d'Ox. Son dévouement n'a d'égal que sa gentillesse.


mardi 21 janvier 2020

L'Art du maternage ou comment aborder la vie dans le respect de soi




Les états d'être qui jalonnent la vie des femmes sont riches d'enseignements. Personnellement, ces étapes m'ont obligée à revoir tout un tas de choses en moi, à rechercher très profondément et très loin tout ce qui fait la personne que je suis devenue aujourd'hui. Et c'est aussi en portant mes trois enfants, en les mettant au monde de trois manières différentes, en les accompagnant au jour le jour, que je ressens ce besoin de communiquer à travers ce monde-là, d'exprimer les émotions qui demandent à voir le jour.

Chercher à comprendre ce qui se joue, à démêler le passé pour mieux apprivoiser le présent, tenter de faire de l'avenir une vie plus sereine, ce sont des étapes que beaucoup de personnes semblent connaître aujourd'hui : un travail sur soi, un retour sur qui on est dans l'acceptation de qui on est...

Vivre la maternité, c'est pouvoir entrer en soi, à pas de loup, à ressentir les choses au fond de son corps, subtilement. C'est aussi sentir la force de son propre pouvoir et mettre au monde un petit être. Il y a une vraie puissance à puiser au fond de soi, une confiance indéfectible en ses propres capacités, accepter peur et souffrance, et permettre de renaître à soi dans le même temps...

Je crois vraiment que nous avons besoin de beaucoup plus de douceur et que pour évoluer dans moins de haine, moins de troubles, moins d'angoisse, et davantage de respect de soi et de l'autre, il faille accompagner nos enfants dans ce sens. Que cela devienne plus naturel et de l'ordre de l'acquis pour les prochaines générations. Qu'ils puissent se sentir être et non pas uniquement devoir faire semblant ; porter des masques comme nous en portons encore afin de se sentir acceptés dans notre société. 
C'est faire primer la douceur dans l'accompagnement et pas uniquement dans l'éducation. Les parents ne sont pas que des éducateurs, ils sont plus que cela :ils apportent sécurité matérielle et affective,  marchent et évoluent en même temps que leurs enfants, apprennent d'eux tout autant, si ce n'est davantage. Etre parents, c'est rester humble ou bien apprendre à le devenir. 

Materner, c'est s'autoriser à donner à son enfant 
Ce que nous n'avons pas reçu ou trop peu :
Allaiter aussi longtemps que nécessaire, 
Porter son enfant selon ses besoins.
Sans avoir à se justifier.
Accoucher comme bon nous semble
Faire des choix qui nous ressemblent.

Et tant de choses encore...

Dans le cadre de mon activité artistique, je propose des séances de poses pour les futures mères et les déjà mamans qui sont dans cette démarche de participer à l'apaisement du Monde, souhaitant expérimenter la douceur et la bienveillance dans leurs vies de femmes, dans leurs choix d'accompagnements de leurs enfants. 

Je souhaite travailler sur cet axe afin d'expérimenter la sphère de la naissance autrement que par mon propre vécu et rendre hommage à ce qui me semble être le plus beau et le plus noble des accompagnements.

Poser pour un.e artiste, c'est se mettre en évidence l'espace d'un moment, s'offrir à soi des instants précieux, uniques, qui seront porteurs artistiquement. C'est aussi offrir au monde une vision de ce qu'est le maternage au XXIème siècle : des bambins allaités et/ou portés aux longs cours, la chaleur du peau à peau... L'Amour inconditionnel !

C'est aussi reprendre possession de soi, notamment après avoir vécu une grossesse et un accouchement où le corps a été observé dans son intimité, touché et parfois même violenté selon le contexte de la naissance. C'est faire part d'une partie de ce bonheur qui peut être entaché par des émotions à fleur de peau, à cause d'expériences mal vécues et intériorisées. Donner la vie, même quand on souhaite le faire de la plus belle des manières n'est pas toujours aisé. L'art permet d'évacuer les tensions, de poser des mots, de ressentir au fond d'un soi meurtri que même si tout ne s'est pas déroulé comme on l'aurait souhaité, nous sommes encore là pour en témoigner et pour faire ressortir ces émotions quelqu'elles soient. 

Je souhaite exprimer tout cela grâce à mes encres et à l'aquarelle, laisser les émotions éclater sur le papier et voir ce qui en découle. Mes travaux sont souvent réalisés de manière spontanée, rapidement, saccadée. L'émotion se veut brute pour se délivrer. C'est parfois fort, criant, difficile et puis parfois pleins de tendresse et de réconfort. 

Si vous êtes touchées par mon approche, si mes peintures vous interpellent, 
contactez-moi




Je souhaite être claire sur un point :
Les parents ne pratiquant pas le maternage 
Tel que mentionné ci-dessus ne sont pas de mauvais parents. 
Il n'y a pas qu'une seule vision ou de choix unique. 
Chacun est libre.

Je souhaite simplement mettre en avant 
Ces pratiques pour mon cheminement artistique. 

https://amaniglaise.wixsite.com/alg-art31

mardi 27 août 2019

Couvrez ce sexe que je ne saurais voir...


Modèle : Ugo


Voici ce sujet qui revient en flèche car il pose décidément question et qu'au travers de mes rencontres au hasard du net, j'ai pu une fois encore, ouvrir un peu plus le voile de l'Esprit... 

C'est en découvrant l'univers de Rolland St-Gelais que tout m'a semblé soudainement prendre une autre dimension. Pourquoi ? Parce que Rolland est un modèle vivant, dont le corps n'est pas comme la plupart d'entre nous, c'est à dire qu'il a subit de graves malformations durant la grossesse (Son histoire ici) mais au lieu d'en avoir honte, au lieu de se cacher, il se montre et il délivre alors un message puissant à nous autres, à différents niveaux et je vais tenter de vous faire part de ma réflexion toute personnelle.

Avant toute chose, Rolland est venu vers moi après avoir découvert un dessin réalisé à l'encre et à l'aquarelle sur un groupe Facebook et il m'a demandé l'autorisation d'utiliser ce dessin, dont le modèle se trouve être Ugo, un artiste italien qui m'aide à travailler à partir de ses photos, pour un article sur son propre blog artistique dont je vous fais part ici :
Le corps humain est un support intéressant, par Rolland St-Gelais


Modèle : Julien
Après avoir parcouru son blog, j'ai vu des photos de toutes natures et j'ai été étonnée par la force qui en émanait. Pas parce que Rolland est différemment formé, mais plutôt par son naturel, son désir d'être et de se montrer présent envers et contre tout. Il a bien failli ne pas survivre, ne pas être là pour donner ce qu'il donne aujourd'hui au monde. Et dans ses photographies de nus, où parfois son sexe est en érection, où il arrive qu'il se mette en scène, il y a une volonté de dire que le sexe n'est pas un problème, que l'amour donné de cette façon n'est pas un problème non plus et c'est vrai.


Je pense que dans le handicap, c'est une notion souvent difficile à aborder et sans doute aussi absolument tabou, pourtant c'est une réalité qui ne devrait pas être niée. 

Moi, qui dessine à partir de photos de modèles nus, je dois dire que son message me destabilise un peu. Je pourrais finalement être facilement choquée de ses images, notamment celles dans lesquelles il se met en scène et où l'érotisme transparaît, mais quand je réfléchis bien, à quoi bon être choquée ?

Comme je l'ai mentionné dans de précédents articles, je ne reçois pas de modèles masculins pour des raisons pratiques d'abord : je n'ai pas d'atelier spécifique et cela me dérange de recevoir des hommes à mon domicile, alors qu'il m'est plus facile de recevoir des modèles féminins.
Et puis, pour des raisons très personnelles que j'évoque sans honte, je n'ai pas totalement confiance en la gente masculine ayant vécu des abus dans ma jeunesse qui laissent encore des traces aujourd'hui.

Il est possible que j'évolue à ce niveau et que je puisse un jour sortir de ma méfiance et même si je laisse toujours le bénéfice du doute lors de rencontres réelles ou sur la toile, je reste sur ma réserve et attends de voir où veulent en venir les hommes qui viennent à moi dans un but initialement artistique.

Mais pour en revenir à Rolland, il m'apparaît évident qu'il assume son corps, il assume sa différence et il assume aussi sa sexualité et son désir de prendre sa place en ce monde, chose que bien des hommes et des femmes, constitués de bras, de jambes, de langues et de menton, ont bien souvent un mal fou à faire... 

D'après une photo du modèle au visage atypique : Benoît Muller
Prendre sa place et assumer : C'est souvent dans l'art qu'il est possible de le faire, envers et contre tous, supportés par ses proches ou au contraire, pointés du doigt dans une certaine incompréhension et du jugement. 

Je sais que mon travail personnel choque certains de mes proches et peut-être se font-ils une idée de moi qui ne colle pas forcément à la réalité, mais cela leur appartient. Pour autant, je ne peux changer de trajectoire pour leur faire plaisir et j'ai décidé de me respecter. 

D'ailleurs, à ce propos, se respecter en se dévoilant, n'est-ce pas étrange ? La plupart du temps, dans la croyance populaire, on estime que pour se respecter, il faut au contraire tout cacher, ne surtout rien dévoiler parce que ce serait se mettre en danger. Et dans une certaine mesure, oui c'est dangereux. C'est dangereux parce qu'on sait qu'on se retrouve tout d'un coup jugé et parfois mis au piloris. 

Prendre sa place et assumer, c'est aussi être responsable.

Mais c'est
être belle ?

quoi

C'est être responsable de soi-même et des idées que l'on véhicule.

Et sortir du rôle de victime potentielle par les expériences que la vie nous impose.
Rolland nous le montre par sa détermination à être lui-même et ne rien cacher et je trouve cet acte on ne peut plus courageux parce que c'est une chose relativement difficile que d'être soi-même au sens large. La société, nos proches, la façon dont nous avons été éduqués ne le permettent pas réellement et il faut une grande force intérieure pour nous permettre de dépasser ces carcans et s'autoriser à laisser passer la lumière au lieu de se cacher à tout prix.

Les personnes qui décident de le faire ont l'air de se sentir bien mieux, d'être ce qu'elles sont au grand jour et c'est une forme de libération. C'est montrer leur authenticité, leur vraie valeur et c'est surtout  une volonté de se respecter. C'est donc faire un vrai choix éclairé et je ne peux que saluer ces initiatives.


Se respecter est une notion qui n'est pas si simple surtout quand on a eu cette idée persistante de croire que toute émotion, que tout sentiment n'avait aucune place et ce, dès le plus jeune âge. Nos besoins fondamentaux y compris celui d'être à sa bonne place ont été niés et c'est une problématique qui survient souvent très tôt, souvent dans la prime enfance :
Indésirables petits êtres trop bruyants, nous avons tout fait pour nous cacher et nous faire les plus discrets possible car...
Telle était la loi !

Il y a ceux qui s'y conformaient et qui sont devenus des adultes meurtris, se sentant incompris et particulièrement dociles et les autres, qui finalement par un hasard curieux s'en sont sortis avec moins de casseroles, du moins à première vue.

Alors, il est évident que prendre sa place dans de telles circonstances ne soit pas si aisé et montrer le meilleur de soi-même afin d'être accepté semble être la solution la plus viable mais dans laquelle il est tout aussi facile de se fourvoyer.


Modèle : Ginger Marilyn
"Miroir, ô mon Miroir, dis-moi que je suis la plus belle..."

Ou le plus charmant, le plus valable, le plus intéressant, le plus fun...

Et cette illusion nous rend chétif et en attente de validations que nous n'aurons jamais.

Etre beau (Et ne faisant pas trop de vagues) est une valeur étrangement mise en avant dans la société, si bien que nous en oublions l'essentiel. Etre beau ou belle n'est pas une qualité importante de mon point de vue car je place cette notion à un autre niveau. Qu'être beau ou belle ne garantit pas forcément le bonheur ; selon comment on se positionne, il peut être un avantage comme un frein.

D'après une photo de Romuald Bourdon - acteur

Il y a des personnes aux visages et aux corps dits atypiques ou hors normes, qui sont belles de mon point de vue et c'est très personnel. Elles ont une volonté féroce de se montrer telles qu'elles sont, et c'est précisément cela qui les rend belles.

Ce travail sur soi, aussi colossal soit-il est pourtant incontournable (encore une fois de mon point de vue) parce qu'il permet de se diriger vers l'acceptation de ce que nous sommes dans tous nos aspects, qu'ils soient bons, moins bons, sombres ou lumineux. Nous sommes qui nous sommes, et nous devons nous réaliser pour trouver enfin cette place qui nous convienne. S'il nous est si difficile de nous accepter, de nous aimer tels que nous sommes, de nous autoriser à être, nous continuons à vivre en sous-régime et à penser que nous subissons notre vie. C'est de la survie et non la vie telle que nous méritons de la vivre.

J'ai choisis mon domaine d'expression et je me libère peu à peu de mes limitations et de tout ce qui m'entrave.  L'art est un outil merveilleux pour ce faire et je m'en sers allègrement pour avancer et évoluer, tenter d'apporter des éléments de réponses et d'en obtenir aussi lors de partages avec d'autres personnes qu'elles soient artistes ou non.

Je remercie infiniment toutes les personnes qui me permettent d'avancer et de comprendre.


3 Photos retouchées par Karl Hungus





Photo de moi vue par moi-même où je montre sans dévoiler.

jeudi 4 avril 2019

De passages en pas sage




Petite fille aux yeux qui brillent, 
s’imagine plus tard
En princesse ou en guenilles - 
Soumise ou insoumise, 
Espérant échapper au pire des mitards.

Petite drôle dans la nuit fraîche, 
Ignorant les Esprits qui caracolent
Dans des cris stridents inaudibles ;
Elle emprisonne le Soleil, s’interdit de dormir 
Puis écarquille ses yeux autant qu’il lui est possible.

Les années passent et elle imagine l’enfant
Qu'elle n’aura peut-être pas, 
L’expulsant de son corps dans un silence poignant, 
Retenant ses larmes et
Les remous de ses hurlements.

Devenue Femme, mains dans le dos, 
Silencieuse et morne, 
plus morte que vive ; 
Femme aux cheveux lâchés, mèches fines 
Couleur sanguine ;
Elle se laisse entrevoir 
Dans le jour et dans le noir.

Elle déambule 
Pour qu’il ne distingue que des courbes qui ondulent
Ne dévoilant d'elle que des monts et vallées. 
Du ciel, il descend et se blottit sans parler.

Il rêve comme un corbeau. Et il devient ce corbeau.

Et de libre elle devient proie, 
Lui rongeant jusqu’aux entrailles son allée sinueuse, 
Brisant son antre, 
Modifiant son ADN. 
Son beau corps ne devient plus que haine.

Elle se fuit dans la honte 
Car elle croyait au rêve. 

Elle déchire les photos en reniant son passé et 
Détruit la vie de celui qui aurait pu naître.

Puis, elle prend conscience de l’utilité
D’un karcher ancestral : 
Avorte de ses préceptes et 
Des maux de ses ancêtres. 

Elle annule toutes ces lois et 
Ces vœux maudits proférés par ignorance 
Qui la suivent comme une ombre 
Pour la dévorer en silence.

Elle finit seule, loin des foules - 
Des océans humains - 
Loin de la houle, 
Sans maris ni maîtres.

Arrivant au sommet de la grande colline 
Où le lait invisible de ses seins dégouline, 
C'est armée jusqu’aux dents 
D’un Amour inavouable
Pour elle-même, 
Qu'elle soupire sereinement et 
S’assied sur le sable.

Amani Lizah Glaise.


dimanche 27 janvier 2019

Nouvelle expérience émotionnelle et artistique


Modèle : Sweet Lola Delle

Depuis que j'ai enfin sauté le pas de collaborer avec mon amie Jolly Molly, une porte s'est ouverte tout à coup me laissant entrevoir un périmètre qu'il va  falloir appréhender avec beaucoup de bienveillance et de douceur. 

Je crois avoir déjà commencé, mais étant moi-même relativement sensible à cette nouvelle atmosphère, je m'y engage d'autant plus sérieusement. C'est une bienveillance et une douceur qui fonctionne dans les deux sens et je ne m'imposerai rien qui ne me convienne pas. C'est un travail qui demande d'être on ne peut plus en accord avec ses propres valeurs. Un rien peut me faire basculer du côté obscur de la force obscure. Si je le dis deux fois, c'est pour faire intégrer le degré d'obscurité quand je me sens quelque peu aux aboies. Chacun ses failles après tout. 

C'est une chose de dessiner des corps au hasard du net et c'est une chose de se dessiner soi-même. C'est encore autre chose de dessiner une amie et tout à fait une chose différente de dessiner des personnes que l'on ne connaît pas. 

Je précise : de dessiner des corps nus ! 

Modèle : Jolly Molly
Ce n'est pas une surprise, encore moins un secret. Cela fait quasiment une année complète que je pratique le dessin quotidiennement (Comment, c'est tout ?) (Pardon ? Déjà ??) et ma "technique" se résume à attraper un je ne sais quoi de vivant, ou plutôt de vibrant car c'est l'âme que je tente de toucher du bout de ma plume et de mes pinceaux... Autant dire que je travaille au niveau du presque insaisissable ! Et si l'âme du modèle veut bien se prêter au jeu, ce qui n'est pas aussi gagné qu'on pourrait le croire... 

Modèle : Laura S
Certes, on se dénude devant une tierce personne pour que celle-ci puisse capter l'essence même des contours d'un corps. Toutefois, il ne s'agit pas de n'importe quel corps puisque nous sommes tous uniques avec un passé, des souffrances souvent mal cicatrisées... Tout cela ressort plus ou moins et c'est à celui ou celle qui reçoit tout cela de "traiter" le sujet du mieux possible. C'est une responsabilité. Donc, certes, on se dénude, mais on ne dénude pas que le corps. On dénude une partie de soi et ce n'est pas anodin ni pour celui ou celle qui effectue cette action que pour celui ou celle qui doit en faire quelque chose d'artistique. 

Modèle : Laura S
Modèle : Sweet Lola Delle
Je suis particulièrement sensible à l'énergie émise par le sujet qui est devant moi. Et comme j'en suis à mes débuts, je reste très attentive, j'y mets ou j'essaye d'y mettre beaucoup d'empathie, de me mettre en retrait, d'instaurer un climat de confiance. Je suis là puisque je dessine ou je photographie le modèle qui se prête à cet exercice, à cette expérience riche de tout. Mais il est surtout question de la personne qui est là et qui s'expose. C'est aussi un cheminement qui regarde le modèle qui décide de se mettre à nu. 

Des modèles qui sont novices qui plus est. Qui font une demande spécifique pour avancer sur leurs propres chemins qui les amènera vers plus de confiance en elles-mêmes. C'est une démarche qui répare le corps et l'esprit. Mais je ne suis qu'un instrument lié à mon domaine artistique car je ne suis nullement thérapeute et ne souhaite pas me diriger vers cette voie. 





Émotionnellement, c'est aussi quelque chose d'incroyable pour moi. Pas de dessiner des corps nus, c'est une chose finalement naturelle, le corps étant nu avant d'être couvert d'étoffes. Mais ce qui est incroyable, c'est d'accueillir l'émotion brute de ces modèles connues ou inconnues, que ces émotions soient verbalisées ou pas. C'est un privilège.

Un droit à une certaine confiance pour peu que le feeling passe. Et s'il ne passe pas, c'est un peu difficile de collaborer.

Modèle : Laura S
Je ne suis pas en attente de modèles, je n'irai pas les chercher. J'attends sagement qu'on vienne à moi, qu'on me dise ce qu'on souhaite si, bien évidemment, mon travail touche. Pour moi, c'est essentiel. C'est une interprétation de ma part. C'est un travail que j'effectue avec mon instinct parce que je laisse de côté l'intellect. Je ne sais jamais comment sera un dessin, c'est toujours la surprise. 

Comme je l'ai dit quelquefois au travers d'articles précédents, l'encre associé à l'eau est incroyable ! Si surprenant puisqu'il s'opère un certain lâcher prise mêlé à une dose de maîtrise. Trop d'eau et rien n'est plus négociable. C'est un équilibre à trouver mais le côté "capricieux" de cette union permet à mon inconscient d'aller chercher l'âme du modèle et c'est ça qui est magique. 

 Je remercie Jolly Molly alias Myriam pour m'avoir ouvert cette porte et merci à ses amies de m'avoir fait confiance. 
Modèle : Jolly Molly







samedi 20 octobre 2018

Les aléas du trouble artistique





"Plutôt que d'imaginer en moi l'insatiable pimbêche
De mon regard hautain
De ma mine méprisante
Sache qu'en dedans je me sens douce comme une pêche
Camouflant mon âme fragile
Dans la peau d'une combattante."




J'associe assez facilement mes dessins à des états. Des états d'âme aussi. C'est vrai qu'on pourrait penser que c'est un peu comme de l'art thérapie, j'y mets ce qui a besoin de s'exprimer mais je ne crois pas qu'il faille tout réduire à cela. C'est d'abord l'expression. Ce qui doit être. Ce qui doit jaillir afin de permettre aux yeux de s'interroger sur son propre vécu, pas sur le mien. 

Non, cela m'est personnel, entendons-nous bien. 

"Tu as parfois l'impression 
d'avancer dans un brouillard épais, 
et lorsque tu te fais douce, ton coeur s'emballe. 
Mais tu te recroquevilles 
comme une fleur fragile 
dès qu'une bourrasque te bouscule.
Mais si jamais tu fermes les yeux, 
tu t'envoles en toi-même 
et tu finis par comprendre 
que le brouillard se dissipe 
quand tu parviens à faire la paix en toi."


Oui, c'est arrivé que je parle de certaines choses ; des abus notamment parce que je sentais à ce moment-là qu'il me fallait en parler, qu'il fallait sortir du fond d'un gouffre de honte cette part trop souvent vécue par les unes et les autres (Autres, pour démontrer que ce n'est pas qu'un mal dirigé vers le féminin). 

Qu'est-ce qui m'amène à sortir de ma torpeur, d'un silence supposé, d'une envie de soit-disant tout déballer si ce n'est ce désir viscéral de faire avancer le Monde ? Serait-ce uniquement du nombrilisme ? Serait-ce un manque cruel de pudeur ? 



A mort la pudeur ! 
A mort les a priori ! 
A mort les idées étriquées ! 
A mort les limitations ! 
A mort les raccourcis ! 



Ce sont toutes ces choses confondues qui nous ont enfermées dans des situations handicapantes et sclérosantes ! 

De l'air, pour respirer par pitié ! Des yeux pour voir ! Des peaux pour sentir !! Des émotions pour ressentir !

Je dessine pour m'ouvrir à la vie, aux émotions qu'elle suscite ! C'est cela qui m'attire prioritairement ! Je souhaite dénoncer ce qui n'a plus lieu d'être ! Je souhaite que chaque chose, chaque sentiment ou émotion soit reconnue à sa juste valeur et plus jamais tue de quelque manière que ce soit.



Je dessine du nu bien souvent. Pour quelles raisons au juste ? Parce que c'est un incontournable. Combien d'artistes ont travaillé autour de ce sujet particulièrement riche ? Peintres, sculpteurs, photographes... Tous confondus ont trouvé dans cette approche une manière de toucher la vérité. Ce qu'on est en soi, sans fioritures, sans voiles... Nus et vrais sans équivoque ! 

Ce n'est pas de la pornographie... Il me semble important de voir le corps et même la sexualité dans une dimension plus saine, c'est tellement plus que ça !

Pour moi, l'expression du corps doit passer par la libération des vieilles mœurs obsolètes, sans raison d'être qui nous limitent tant dans notre vie, encore de nos jours ! Moi, j'ai décidé de m'en délivrer parce que cette limitation m'a valu des souffrances, des non-dits révoltants ! 
Je hais les non-dits !

A mort les sujets tabous !

Est-ce vulgaire ? Ne l'est-ce pas ? Qu'est-ce que le vulgaire ? Est-il utile de se limiter à cette appréciation lorsqu'on admire une oeuvre ? Cela signifie t-il forcément que l'auteur de l'oeuvre a un problème sexuel ou que sais-je ? Doit-on forcément avoir un souci quelconque pour travailler sur le corps humain, que nous soyons homme ou femme ? Ne peut-on aimer et valoriser les espaces intimes du corps trop longtemps enfermés, cachés et même insultés ?! 

La vulgarité n'est que le reflet de la propre limitation de la personne qui la perçoit en tant que telle. 

Et non, je ne dessinerai pas de petits chatons dans un fond rose pour plaire au plus grand nombre. 
C'est un choix délibéré et assumé. 

Et pour bien mettre chaque spectateur à l'aise (ou pas), je souhaite l'éclairer sur un point : 

Oui, il m'arrive de me dessiner moi-même afin de travailler sur un modèle "libre de droits", à défaut d'oser demander à des ami.e.s de poser pour moi gratuitement. 

Si cela dérange, fermez les yeux et surtout, détournez-vous... Parce que je ne le ferai pas. 

Pour les autres, merci de comprendre que mon corps est juste dessiné, que rien n'est strictement identique et que je ne me prostitue pas en le faisant. 

C'est un corps comme un autre, un corps vivant, peuplé d'ombres et de lumière à sa surface comme en dedans ! 

L'ombre et la lumière, totalement complémentaires qui insufflent la vraie magie de la vie et ses mystères...