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mardi 20 mars 2018

Rondeurs de vie



LUMIÈRES


S'il y a un sujet qui me touche, c'est bien celui-ci. 
La vie.
Tout ce qui permet la vie.

L'homme et la femme le permettent. 
Et une certaine magie. 


DANS SA BULLE
Ce sujet, pour moi, maintes fois évoqué, l'a été de nouveau dimanche 18 mars 2018 lors d'une conférence organisée conjointement avec l'ADAD de Toulouse, et le Théâtre des Préambules tout nouvellement ouvert sur Muret (31), qui propose des spectacles et des expositions en tout genre pour les jeunes enfants.

L'ADAD est une association pour la défense de l'accouchement à domicile, née en 2013 alors que les sages-femmes libérales étaient pointées du doigt par leurs pratiques et surtout dû au fait qu'il leur était impossible de s'assurer à cause des montants exorbitants des assurances (Identiques que celles prises par des obstétriciens). 

J'étais moi-même enceinte en 2013. 
De mon troisième enfant. Une petite fille. 



Et j'ai bien cru ne pas pouvoir accoucher chez moi malgré une longue préparation avec mes sages-femmes de l'époque, unies dans une bienveillance évidente et qui m'ont soutenue lors de ce passage.

La grossesse est un moment très particulier. Il est empreint de joie, d'un bonheur indéfinissable, et de tout un tas de sentiments plus complexes. 

5 SEMAINES

J'ai donc trois enfants. 
La première fois, j'ai eu une césarienne. 

ÉCORCHÉE



Mon enfant était en siège.
Cette opération a été bien vécue sur le coup. 
Parce qu'on fait avec.
Parce qu'on se dit que c'est comme ça.
Parce qu'on écoute.

Parce qu'on ne s'écoute pas.
Parce qu'on croit. 
Les autres.

"Tant que ton bébé est en bonne santé, c'est tout ce qui compte."

Peu importe que je me sois sentie dépossédée.
Et le papa... encore davantage. Relégué au loin. 






Au début de la grossesse, on est comme sur un nuage. 

On se laisse aller à des pensées très douces.
On imagine la vie au fond de soi.
C'est intense !

Plutôt difficile à décrire.

Parfois tout s'arrête aussi. 
Parfois, c'est un choix.
Parfois, pas.



Avoir un être au fond de soi nous ramène à des choses profondes, très enfouies. A ces choses vécues au sein de notre propre mère, avant notre naissance. Cela appelle à des souvenirs oubliés ; à des blessures mais aussi à ce sentiment de paix. 

Ce besoin de se retrouver, de ressentir chaque chose : 
Les mouvements de cet enfant qui vit dans son sein, la respiration parfois ample et parfois saccadée.

ZENITUDE
Quand la naissance se prépare et que l 'enfant demande à trouver sa place dans le Monde, c'est tout un univers qui se met en place lui aussi. Et c'est important de respecter le processus. 

HABITÉE



Pour mes deux premiers enfants, j'ai accouché en structure. Avec toute la bonne volonté du monde de certains intervenants qui se voulaient chaleureux, rien, à mes yeux, ne remplacera cette chaleur si personnelle, si utile qu'est le foyer. 

Quand on sent ce moment ultime de la découverte de ses propres forces, que l'on va puiser très loin au fin fond de soi, c'est dans une atmosphère paisible qu'il est important de se retrouver. Loin du bruit. Loin de la lumière. Loin des va et vient. Loin. Juste avec soi et cet enfant qu'on accompagne.


Il peut arriver que la peur nous envahisse. 
Les doutes nous assaillent. 
Serons-nous une bonne mère ?
Allons-nous aimer cet enfant ?
Devenir responsable d'un autre être est loin d'être évident.
On a le droit d'avoir peur. 


Même peur d'accoucher.


ACCROUPIE


Mon accouchement à domicile reste pour moi le plus beau des cadeaux.

Ressentir mon corps sans aucune intervention, si ce n'est celle de ma propre force.

Puisée au fond de mon désespoir, de la profonde détresse,
De ma peur de l'accouchement

Et d'avoir réussi à lâcher prise...
Pour que vienne la vie !

C'est ça la magie !

Amani Lizah Glaise 


jeudi 15 mars 2018

Recto Verso

Recto
Verso

Le travail du jour ne m'a pas réellement satisfaite. J'ai beaucoup dessiné, mais ce ne fut pas une journée au poil. 

Néanmoins, j'ai eu une surprise. En utilisant le fixatif (j'aime bien l'utiliser même pour des dessins à l'encre et au stylo bic pour voir ce que ça donne) et en regardant le verso du recto, je l'ai trouvé plutôt pas mal ! 

Les traits s'en trouvent plus précis, et l'expression particulière de cette femme en plein mouvement me plaît ! 
Autant le recto me laisse de marbre, autant j'aime le verso. Comme quoi, il y a toujours de quoi être content d'un travail, même ce qui n'apparaît pas satisfaisant de prime abord. 

Pensive

Et ici, un portrait au fusain et à l'encre. Un visage plutôt dubitatif... Forcément, vu les horreurs dessinées aujourd'hui ! Reste que ce travail-là est montrable lui ! ;-)

Amani Lizah Glaise 




mardi 13 mars 2018

Trois Anne ou Triptyque




Aujourd'hui, j'ai travaillé sur un portrait d'Anne Frank, cette jeune fille juive qui a vécu enfermée dans une annexe avec ses parents et sa soeur, Margot, durant la seconde guerre Mondiale. 

Je suis simplement tombée sur un article ce matin. Selon cet article, c'était hier le jour de l'anniversaire de son décès (12 mars 1945) - chose apparemment discutable, quand on se renseigne sur ce point (A lire ici). 

Je me souviens parfaitement avoir lu son journal, j'avais moi-même 14 ans à ce moment-là et j'étais très touchée par son histoire et par cette période globalement.

Et j'ai choisi, comme approche artistique, une photo d'elle que j'aime particulièrement. Celle qui était sur la couverture du livre  Journal de Anne Frank, avec un message écrit de sa main  :


Dans ce visage encore poupon, j'y vois un voile de sérénité teinté d'espoir. Ce désir de  vivre, loin des agitations politiques, dans une enfance bénie, prête à tout pour vivre des rêves fous. 


De mon travail de ce matin, il va sans dire que je n'ai pas recherché la ressemblance. 


Bon... Je mens.

J'aurais bien aimé ; mais mes doigts en ont décidé autrement et j'aime bien laisser une marge de manœuvre à leur instinct. 

"Vous ne voulez pas reproduire à l'identique ? Eh bien soit !" 

Ma première approche est donc celle-ci :

MATURITÉ

Réalisée au stylo bille et à l'encre, elle se trouve effectivement assez éloignée du modèle d'enfant ci-dessus. 

Mais j'apprécie cette grande nuance ; un autre visage s'est dessiné, une vivacité s'en dégage, une joie intérieure également, dû certainement à son sourire esquissé. C'est le visage de la Maturité.

Ensuite, conjointement, (c'est à dire réalisé plus ou moins en même temps ; je passais d'un dessin à l'autre), deux autres visages se sont formés sous mes doigts :

JEUNESSE
ENFANCE



Le visage de la Jeunesse avec l'image d'une jeune fille ou d'une très jeune femme, réalisé à l'encre, puis au fusain et peinture à l'eau. Se dégage une chaleur dû aux tons utilisés et comme sa mère la maturité, cette paix dans l'expression, loin, bien loin des affres de la guerre. Un certain exotisme également, un regard venu d'ailleurs (Loin de nos contrées Européennes).

Et enfin, l'Enfance ! J'ai utilisé le fusain et la peinture à l'eau. C'est dans l'ombre qu'apparaît l'enfant, le regard perçant, comme une petite lumière vive dans l'obscurité. 

Trois Anne, ou un triptyque d'une posture identique : 

  1. Trois visages différents, 
  2. Trois périodes de vie, 
  3. Trois différentes approches dans le matériel utilisé. 

C'est un hommage que je rends à Anne Frank, pour son journal qui m'a fait autant sourire que pleurer.



Amani Lizah Glaise