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dimanche 12 mai 2019

2 mètres carrés ? Tout est possible







L'endroit où je travaille, mon atelier, si je puis dire, n'est pas très grand. Il est même très très petit. 1 mètre sur 1 mètre, à peu près. En fait, il est composé d'un bureau qui tangue un peu, de rangement s tout autour, d'un paravent pour l'intimité et d'un rideau fil pour la porte... Oui, j'aime bien me sentir un peu à l'écart. 







A force de travailler en collaboration avec les modèles, j'ai voulu "m'enfermer un peu" n'ayant pas la place pour un vrai atelier ou même un vrai bureau où je pourrais m'isoler. J'ai des enfants qui vivent autour et je ne peux pas me contenter de créer que dans l'intervalle où ils sont à l'école... Je créé autant que possible dans mon 2 mètres carrés et je m'y sens bien. 







Et pour les sollicitations ?

Frappez, pardi !













mercredi 3 avril 2019

Du jugement au glaive - Pitié, ne frappez pas !




Quand on créé, on est forcément confronté au regard extérieur et par extension, aux critiques multiples et variées. Je surfe assez souvent sur la toile et les réseaux sociaux pour considérer régulièrement la façon dont sont accueillies les œuvres en général et les miennes, cela va sans dire. 

Je pense qu'il est important d'être bien "armé" psychologiquement pour recevoir les avis, les conseils souvent gratuits et les critiques d'autrui, que ces regards soient ceux de fins connaisseurs ou pas. C'est une chose difficile quand l'hypersensibilité surgit, et en fait, elle se tapit en permanence au fond de celui qui créé avec ses tripes, et sait ne pas se faire oublier à un moment, qu'il soit opportun ou non.

Est-ce de la susceptibilité quand un artiste/créateur réagit plus ou moins bien aux critiques/avis/conseils gratuits ?

Alors, pour ne pas perdre la cadence de ma production artistique et ne pas sombrer dans des doutes qui me feraient stagner (En perdant une journée de travail au passage, tellement ma sensibilité est à fleur de peau), j'essaye tant bien que mal de ne pas m'appesantir sur les avis ou les conseils parfois pas si bien avisés que cela.

J'avance progressivement et j'expérimente surtout. Ma manière de travailler peut plaire ou déplaire. On peut être séduit par ma façon spontanée de créer, car comme je l'ai mentionné souvent ici, j'aime particulièrement faire participer mon instinct et mes ressentis. Je reste ouverte aux commentaires de toute nature, mais souvent moins aux conseils gratuits. Je préfère garder la possibilité d'aller les chercher plutôt que de les recevoir sans m'y attendre, afin que, subtilement, celui qui les donne puisse si aisément se sentir supérieur. Ou bien, si vraiment il est utile à mon développement que j'en reçoive, plutôt que de me les imposer, merci de me les proposer au préalable. Ce sera accueilli  différemment. 

Je m'aperçois que les réactions abruptes, sans détours, parfois même sans intérêts du genre "C'est moche", ou "C'est vulgaire" sont légions. Je ne dis pas que ces remarques m'aient été faite, mais je les ai vues très souvent pour d'autres artistes/créateurs. Je ne saurai dire si toutes ces productions sont purement artistiques, toutes ne me plaisent pas, mais elles sont là ; elles existent et même si je ne ressens rien de spécial, je les respecte comme je respecte leurs auteurs. On n'est pas tous sensibles aux mêmes choses et si ça ne me parle pas, eh bien, je passe mon chemin.

On dit souvent que l'art amène des réactions et qu'il faut accepter les critiques pour avancer sur cette voie, afin de s'améliorer. Je me demande à quel point se montrer grossier et méprisant amène forcément à se dépasser. Je trouve, au contraire qu'on s'attaque à l'estime personnelle et c'est une attaque qui me semble gravissime. L'estime de Soi est primordiale et personne n'aime se sentir diminué par un tiers. Je reste sur cette règle d'or très utile : "Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse". 

Quand j'apporte un élément de réponse à une question posée par le créateur, j'essaye au maximum de me montrer objective et responsable de mes mots et interactions. Je m'efforce de me montrer respectueuse et de l'oeuvre et de son auteur, même si l'ensemble ne me séduit pas pour diverses raisons. Ces raisons peuvent émaner de mes propres limitations, comme de sensations ou émotions ressenties de manière négatives, que sais-je... Je me rends compte que cela arrive assez rarement. Au pire, je reste indifférente mais il est rare que je ressente une vive répulsion vis-à-vis d'une oeuvre. Et quand bien même, cela m'amènerait à réfléchir au pourquoi de cette répulsion sans forcément en tenir rigueur à l'artiste.

Il y a des personnes qui sont preneuses de tous ces avis et conseils, elles les recherchent même activement et s'en servent pour évoluer dans leur art. 

Et puis, il y a les autres (Comme moi), qui partagent mais qui ne demandent rien. Cela ne signifie pas récolter des "like" à tout bout de champ pour se maintenir dans un élan de "Je suis le meilleur créateur de tous les temps, regardez comme tout le monde aime ce que je réalise" ! Non.

Pour ma part, ce n'est pas le but recherché. C'est agréable d'avoir des réactions positives, des mots gentils de la part de personnes qui vous découvrent ou de celles qui vous suivent assidûment. Mais, c'est aussi savoir regarder en face le travail que l'on réalise ; c'est demeurer lucide ! Je ne suis pas là pour me bercer d'illusions, je sais quand mon travail n'est pas à la hauteur mais, je diffuse même les travaux pour lesquels subsiste un doute pour voir les réactions. Souvent, je suis surprise. 

J'ai été confrontée dernièrement à des échanges plutôt difficiles avec une personne qui souhaite à tout prix collaborer avec des artistes mais qui, étrangement, ne peut pas les voir en peinture. Oui, il s'agit souvent de peintres ou dessinateurs, selon lui, très égocentrés et susceptibles ; profiteurs ! 

J'ai réalisé plusieurs dessins à l'effigie de cette personne et à plusieurs reprises, mes dessins étaient trop ceci, pas assez cela : je le vieillissais, je le rendais triste, je marquais trop les ombres. Mais il aimait bien mon travail. Ah bon ? 

Evidemment, la collaboration a tourné court et c'est très bien. J'ai besoin d'aller de l'avant, pas m'appesantir sur des personnes qui axent leur vie sur des jugements multiples et variés à propos de tout et n'importe quoi, ne laissant place à aucune indulgence, uniquement reliées à leur propre nombril et s'imaginant que chacun pense de manière identique.

Cette personne qui m'indique être pour le partage à tout prix n'a à aucun moment, cherché à mieux me connaître tellement empressée de me faire savoir ses propres idées et avis sur tout. Les personnes qui s'écoutent à ce point sont énergivores et le temps me manque pour ce genre d'élucubrations à sens unique. 

Comme je suis dans une démarche d'amélioration continue pour mon propre compte, que je travaille à partir de ma propre technique, ces échanges m'ont plongée dans des interrogations diverses. Eh oui, je suis quelqu'un qui se remet continuellement en question et mon travail, sans être abouti, ne me déplaît pas. Peut-être justement parce qu'il n'est pas abouti....

C'est  vrai, j'aime cette candeur, ces émotions éparses, ces traits parfois forcés qui donnent une certaine force ! Mais je n'ai pas la prétention de croire que mes créations sont parfaitement réalisées. Je sais que je dois persévérer et continuer de travailler. Toutefois, après une année complète à dessiner quasiment chaque jour, je suis assez heureuse de constater que mon travail touche des personnes qui y sont sensibles. Et je les en remercie chaleureusement.

Je précise une dernière chose :

Je reconnais les vrais conseils venant de personnes qui me sont chères ou des personnes dont j'admire les travaux (Ou les deux) et ces conseils, je les garde au chaud.

Des conseils tels que le souhait que j'aille plus loin, que j'utilise d'autres supports et que j'aille vers des formes plus complexes etc. J'entends bien et oui, un jour, il est probable que j'aille vers cela. J'attends d'être prête et d'en avoir vraiment, vraiment envie !
Parce que je dois l'avouer, je vis une histoire d'amour avec l'encre pour le moment. Quand j'aime, je vais au bout des choses. Et puis d'ailleurs, quand j'aime profondément, c'est rare que je lâche l'affaire.




Et je vous laisse deviner quand je n'aime pas !




dimanche 27 janvier 2019

Nouvelle expérience émotionnelle et artistique


Modèle : Sweet Lola Delle

Depuis que j'ai enfin sauté le pas de collaborer avec mon amie Jolly Molly, une porte s'est ouverte tout à coup me laissant entrevoir un périmètre qu'il va  falloir appréhender avec beaucoup de bienveillance et de douceur. 

Je crois avoir déjà commencé, mais étant moi-même relativement sensible à cette nouvelle atmosphère, je m'y engage d'autant plus sérieusement. C'est une bienveillance et une douceur qui fonctionne dans les deux sens et je ne m'imposerai rien qui ne me convienne pas. C'est un travail qui demande d'être on ne peut plus en accord avec ses propres valeurs. Un rien peut me faire basculer du côté obscur de la force obscure. Si je le dis deux fois, c'est pour faire intégrer le degré d'obscurité quand je me sens quelque peu aux aboies. Chacun ses failles après tout. 

C'est une chose de dessiner des corps au hasard du net et c'est une chose de se dessiner soi-même. C'est encore autre chose de dessiner une amie et tout à fait une chose différente de dessiner des personnes que l'on ne connaît pas. 

Je précise : de dessiner des corps nus ! 

Modèle : Jolly Molly
Ce n'est pas une surprise, encore moins un secret. Cela fait quasiment une année complète que je pratique le dessin quotidiennement (Comment, c'est tout ?) (Pardon ? Déjà ??) et ma "technique" se résume à attraper un je ne sais quoi de vivant, ou plutôt de vibrant car c'est l'âme que je tente de toucher du bout de ma plume et de mes pinceaux... Autant dire que je travaille au niveau du presque insaisissable ! Et si l'âme du modèle veut bien se prêter au jeu, ce qui n'est pas aussi gagné qu'on pourrait le croire... 

Modèle : Laura S
Certes, on se dénude devant une tierce personne pour que celle-ci puisse capter l'essence même des contours d'un corps. Toutefois, il ne s'agit pas de n'importe quel corps puisque nous sommes tous uniques avec un passé, des souffrances souvent mal cicatrisées... Tout cela ressort plus ou moins et c'est à celui ou celle qui reçoit tout cela de "traiter" le sujet du mieux possible. C'est une responsabilité. Donc, certes, on se dénude, mais on ne dénude pas que le corps. On dénude une partie de soi et ce n'est pas anodin ni pour celui ou celle qui effectue cette action que pour celui ou celle qui doit en faire quelque chose d'artistique. 

Modèle : Laura S
Modèle : Sweet Lola Delle
Je suis particulièrement sensible à l'énergie émise par le sujet qui est devant moi. Et comme j'en suis à mes débuts, je reste très attentive, j'y mets ou j'essaye d'y mettre beaucoup d'empathie, de me mettre en retrait, d'instaurer un climat de confiance. Je suis là puisque je dessine ou je photographie le modèle qui se prête à cet exercice, à cette expérience riche de tout. Mais il est surtout question de la personne qui est là et qui s'expose. C'est aussi un cheminement qui regarde le modèle qui décide de se mettre à nu. 

Des modèles qui sont novices qui plus est. Qui font une demande spécifique pour avancer sur leurs propres chemins qui les amènera vers plus de confiance en elles-mêmes. C'est une démarche qui répare le corps et l'esprit. Mais je ne suis qu'un instrument lié à mon domaine artistique car je ne suis nullement thérapeute et ne souhaite pas me diriger vers cette voie. 





Émotionnellement, c'est aussi quelque chose d'incroyable pour moi. Pas de dessiner des corps nus, c'est une chose finalement naturelle, le corps étant nu avant d'être couvert d'étoffes. Mais ce qui est incroyable, c'est d'accueillir l'émotion brute de ces modèles connues ou inconnues, que ces émotions soient verbalisées ou pas. C'est un privilège.

Un droit à une certaine confiance pour peu que le feeling passe. Et s'il ne passe pas, c'est un peu difficile de collaborer.

Modèle : Laura S
Je ne suis pas en attente de modèles, je n'irai pas les chercher. J'attends sagement qu'on vienne à moi, qu'on me dise ce qu'on souhaite si, bien évidemment, mon travail touche. Pour moi, c'est essentiel. C'est une interprétation de ma part. C'est un travail que j'effectue avec mon instinct parce que je laisse de côté l'intellect. Je ne sais jamais comment sera un dessin, c'est toujours la surprise. 

Comme je l'ai dit quelquefois au travers d'articles précédents, l'encre associé à l'eau est incroyable ! Si surprenant puisqu'il s'opère un certain lâcher prise mêlé à une dose de maîtrise. Trop d'eau et rien n'est plus négociable. C'est un équilibre à trouver mais le côté "capricieux" de cette union permet à mon inconscient d'aller chercher l'âme du modèle et c'est ça qui est magique. 

 Je remercie Jolly Molly alias Myriam pour m'avoir ouvert cette porte et merci à ses amies de m'avoir fait confiance. 
Modèle : Jolly Molly







samedi 20 octobre 2018

Les aléas du trouble artistique





"Plutôt que d'imaginer en moi l'insatiable pimbêche
De mon regard hautain
De ma mine méprisante
Sache qu'en dedans je me sens douce comme une pêche
Camouflant mon âme fragile
Dans la peau d'une combattante."




J'associe assez facilement mes dessins à des états. Des états d'âme aussi. C'est vrai qu'on pourrait penser que c'est un peu comme de l'art thérapie, j'y mets ce qui a besoin de s'exprimer mais je ne crois pas qu'il faille tout réduire à cela. C'est d'abord l'expression. Ce qui doit être. Ce qui doit jaillir afin de permettre aux yeux de s'interroger sur son propre vécu, pas sur le mien. 

Non, cela m'est personnel, entendons-nous bien. 

"Tu as parfois l'impression 
d'avancer dans un brouillard épais, 
et lorsque tu te fais douce, ton coeur s'emballe. 
Mais tu te recroquevilles 
comme une fleur fragile 
dès qu'une bourrasque te bouscule.
Mais si jamais tu fermes les yeux, 
tu t'envoles en toi-même 
et tu finis par comprendre 
que le brouillard se dissipe 
quand tu parviens à faire la paix en toi."


Oui, c'est arrivé que je parle de certaines choses ; des abus notamment parce que je sentais à ce moment-là qu'il me fallait en parler, qu'il fallait sortir du fond d'un gouffre de honte cette part trop souvent vécue par les unes et les autres (Autres, pour démontrer que ce n'est pas qu'un mal dirigé vers le féminin). 

Qu'est-ce qui m'amène à sortir de ma torpeur, d'un silence supposé, d'une envie de soit-disant tout déballer si ce n'est ce désir viscéral de faire avancer le Monde ? Serait-ce uniquement du nombrilisme ? Serait-ce un manque cruel de pudeur ? 



A mort la pudeur ! 
A mort les a priori ! 
A mort les idées étriquées ! 
A mort les limitations ! 
A mort les raccourcis ! 



Ce sont toutes ces choses confondues qui nous ont enfermées dans des situations handicapantes et sclérosantes ! 

De l'air, pour respirer par pitié ! Des yeux pour voir ! Des peaux pour sentir !! Des émotions pour ressentir !

Je dessine pour m'ouvrir à la vie, aux émotions qu'elle suscite ! C'est cela qui m'attire prioritairement ! Je souhaite dénoncer ce qui n'a plus lieu d'être ! Je souhaite que chaque chose, chaque sentiment ou émotion soit reconnue à sa juste valeur et plus jamais tue de quelque manière que ce soit.



Je dessine du nu bien souvent. Pour quelles raisons au juste ? Parce que c'est un incontournable. Combien d'artistes ont travaillé autour de ce sujet particulièrement riche ? Peintres, sculpteurs, photographes... Tous confondus ont trouvé dans cette approche une manière de toucher la vérité. Ce qu'on est en soi, sans fioritures, sans voiles... Nus et vrais sans équivoque ! 

Ce n'est pas de la pornographie... Il me semble important de voir le corps et même la sexualité dans une dimension plus saine, c'est tellement plus que ça !

Pour moi, l'expression du corps doit passer par la libération des vieilles mœurs obsolètes, sans raison d'être qui nous limitent tant dans notre vie, encore de nos jours ! Moi, j'ai décidé de m'en délivrer parce que cette limitation m'a valu des souffrances, des non-dits révoltants ! 
Je hais les non-dits !

A mort les sujets tabous !

Est-ce vulgaire ? Ne l'est-ce pas ? Qu'est-ce que le vulgaire ? Est-il utile de se limiter à cette appréciation lorsqu'on admire une oeuvre ? Cela signifie t-il forcément que l'auteur de l'oeuvre a un problème sexuel ou que sais-je ? Doit-on forcément avoir un souci quelconque pour travailler sur le corps humain, que nous soyons homme ou femme ? Ne peut-on aimer et valoriser les espaces intimes du corps trop longtemps enfermés, cachés et même insultés ?! 

La vulgarité n'est que le reflet de la propre limitation de la personne qui la perçoit en tant que telle. 

Et non, je ne dessinerai pas de petits chatons dans un fond rose pour plaire au plus grand nombre. 
C'est un choix délibéré et assumé. 

Et pour bien mettre chaque spectateur à l'aise (ou pas), je souhaite l'éclairer sur un point : 

Oui, il m'arrive de me dessiner moi-même afin de travailler sur un modèle "libre de droits", à défaut d'oser demander à des ami.e.s de poser pour moi gratuitement. 

Si cela dérange, fermez les yeux et surtout, détournez-vous... Parce que je ne le ferai pas. 

Pour les autres, merci de comprendre que mon corps est juste dessiné, que rien n'est strictement identique et que je ne me prostitue pas en le faisant. 

C'est un corps comme un autre, un corps vivant, peuplé d'ombres et de lumière à sa surface comme en dedans ! 

L'ombre et la lumière, totalement complémentaires qui insufflent la vraie magie de la vie et ses mystères... 






lundi 20 août 2018

Sculpture naturelle



Il y a peu, je suis sortie me balader avec ma fille aînée. Je voulais me ressourcer comme souvent ; juste fuir le bruit, les mouvements désordonnés et l'enfermement. La nature est propice au repos et à la méditation. Nous nous sommes alors rendues dans un endroit que j'aime particulièrement, où je parviens de temps en temps à trouver calme et solitude. 

Des arbres, des fleurs, des herbes et la rivière qui court au milieu de tout cela. Ma fille et moi adorons les pierres précieuses et revenues bredouilles de notre tour de marché, nous sommes allées nettoyer celles en notre possession dans l'eau de la rivière. 

C'est à ce moment-là que je suis tombée sur un morceau de bois que j'ai tout de suite voulu prendre avec moi, avec cette impression sourde qu'il m'appelait (En même temps, un bout de bois n'est pas censé parler ni moi l'entendre... mais la communication s'établie parfois bien autrement).

J'aime quand la nature me fait ce genre de cadeaux : je collectionne les plumes, les écorces ou les pommes de pin et les entrepose en digne objets d'art. Les sculptures naturelles ou non également. 

J'ai trouvé celle-ci de toute beauté, remarquant des formes précises à partir de ses cavités, des ombres et des lumières ; ce morceau de bois sculpté par l'onde ne m'appelait pas pour rien, j'en étais convaincue. 

Je travaille beaucoup sur les formes humaines. J'aime énormément la nature mais j'aime aussi la nature humaine, même si parfois les humains me laissent perplexe en bien des occasions. Quoiqu'il en soit, que ce soit l'esprit, les corps visibles et invisibles, j'aime explorer cette part d'humain dans mes dessins. 













Aujourd'hui, j'ai donc décidé de collaborer avec la sculpture naturelle. Elle avait eu le temps de bien sécher sur ma terrasse et ce matin, je me suis souvenu qu'elle était là, à attendre que je daigne m'occuper d'elle. 

Elle a bien voulu poser pour moi. Elle s'est montrée douce et conciliante. 

Avec l'encre, je poursuivais le travail de l'onde au travers des traits de mon stylo plume et du mariage à l'eau, souligné par des ombres bien sombres réalisées à l'aquarelle. 

Des corps sont nés à partir du modèle à la pose endurante : corps masculins et féminins ; la nature fait des prodiges, nous le savons bien !


Corps allongé
En corps sublime








Une femme est née à partir de cette pose ô combien suave. 











Silhouette penchée










Une jambe qui semble se surélever pour permettre au corps de se pencher. On imagine alors la continuité des membres et une tête à peine esquissée.





Et on se rappelle d'où provient cette sculpture naturelle après être tombée du ciel, bien loin de l'arbre qui l'aura vue naître. On se remémore les conditions dans lesquelles on l'a retrouvée, au beau milieu des flots aux rigoles fortes et librement scabreuses. A t-elle vu beaucoup de paysage avant de m'accepter dans sa vie ?

Elle me souffle dans un murmure audible que par moi, que la vie est ainsi faite. Qu'aujourd'hui dans la chaleur de mon foyer elle pourra désormais couler des jours heureux et m'honorer de sa présence. Elle me dit aussi que la force de vivre est plus forte que tout.
Que l'espoir est toujours au bout du chemin.








Découvrez mon site internet : https://amaniglaise.wixsite.com/alg-art31

mardi 3 juillet 2018

Angoisse



Voilà le titre de cette peinture réalisée à l'encre brune et à l'aquarelle. 

L'eau et tout ce qu'elle fait d'étrange, me fascine.

Ce visage a été le sujet de commentaires via le réseau social bleu. 
Ce fut amusant pour moi de lire les réactions
Tellement en adéquation avec mes ressentis.

ANGOISSE 


"Il m'angoisse un peu.
Mais le fait que ça me donne une émotion même négative est intéressant."



J'ai l'impression que l'angoisse, émotion quelque peu abstraite qui donne un sentiment de malaise   
est devenue, par le biais de la peinture, un être personnifié . 

Au fond, il y a quelque chose de rassurant. 
Cela permet qu'elle puisse s'échapper un tant soit peu de soi et avoir un visage à peu près humain. 

"La beauté n'est pas qu'extérieur et les yeux nous donnent à penser qu'elle est intérieure. Bravo"

Et au fond (Oui, encore), cela lui donne aussi une certaine douceur... 

Quand je vois ces yeux clairs, quand je vois cet esquisse de sourire, 
je me dis que l'angoisse n'est pas quelque chose de "méchant" pour mettre mal. 

Elle n'est que le messager discret qui demande à être reconnu. 

"Une personne au visage marqué, au regard presque défiguré mais derrière cela, un passé douloureux d une femme qui a beaucoup souffert et qui souffre encore...... 
Voilà ce que me raconte ce portrait !!!!
Un grand bravo car c est ce genre de portrait qui parle le plus, 
qui dégage le plus d émotions !!!
La beauté.. elle... est très superficielle et.... vide de tout ressenti, de tout sentiment !!! "

Tout ce qui n'est plus nié peut s'en aller.

"C'est superbement bien fait !!! Et très troublant a la fois !!! Bravo !!!"


Merci aux différentes personnes
 qui m'ont partagé leurs commentaires et m'ont amenée à cette réflexion.


samedi 2 juin 2018

Destabilisante Inconstance


LUNATIQUE
LA PEINE


Je ressens cela constamment, et cela transparaît dans mes dessins. Une expression, un sentiment, une émotion, tout bouge d'un instant à l'autre. 

Une pensée naît et meure aussi vite qu'une seconde. 
Elle s'évade et s'évapore au gré des multiples images qui vont et viennent dans l'esprit ; le cerveau en ébullition ne se reposant jamais. 

Grand désarroi dans une foule dense, où un milliard de visages se succèdent :  

SPRING
IMPLOSION
Mélange de sensations et de sons incongrus ; des mots prononcés au même moment par tout un tas de personnes dans un brouhaha insupportable... 

Des émotions qui sortent par les pores de tous ces humains et qui  parviennent sans filtres bien souvent... 

C'est toujours assez violent.


Tou
Est 
ChanGements
Et Modulations. 

Des expressions de toutes sortes, des cheveux qui virevoltent, des moues, des sourires, des rires qui se transforment en vagues éclats discordants.

DREAMS


Je l'avoue sans mal : je suis d'une inconstance effarante. J'ai une certaine difficulté à me suivre moi-même. 
Je change d'idées à la vitesse de l'éclair ; je suis pleines de doutes et de certitudes conjointement liées les unes aux autres, me faisant valser dans un flou artistique incessant. 


Mais je l'accepte. 
C'est plus délicat pour l'entourage.

Subtil mélange de raison et déraison.







Dans mes dessins, j'entretiens le flou, ce mouvement énervé et saccadé que ma main trace inéluctablement...

Des traits cassants, abruptes et traumatisants surgissent et délimitent des couleurs tendres et douces, contrastant avec la dureté des traits. 

OMBRES
Passer du rires aux larmes, 
Du chant au silence intense,
De la paix à la colère immense.
Et tout cela
D'un instant attendant le suivant. 


L'eau qui se marie à l'encre ou à l'aquarelle permet cette poésie. Des nuances fluides et insaisissables... 

L'émotion est donc au summum, les visages deviennent noyés, les regards encore perçants sont mangés par les multiples variances des pensées qui vont et viennent. 

Pensées troublées, de la tourmente à l'apparente désinvolture, espérant cacher tout le mal-être qui circule au détour d'une ride ou d'un rictus sensible. 



Il suffit d'imaginer le bâtonnet d'encens dont la fumée s'échappe en laissant une traînée blanchâtre dans l'atmosphère... 
Cette danse spirituelle et suave envoûte l'être romantique acerbe que je suis.




Malgré l’ambiguïté de cette inconstance qui guette et surprend 
Je n'ai qu'un mot d'ordre :
Ne pas mentir. 
Rester sincère quelque soit l'instant
Rester vraie. 
Même à mes dépens.



AUTO PORTRAIT



INSTANT DE TROUBLE
ORAGE











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