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dimanche 24 juin 2018

L'énergie émotionnelle




Souvent, le sujet d'un article arrive en flash dans mon esprit et tout doit converger vers ce qu'on me montre. Ecrire, libérer la parole et les émotions. Elles ne doivent pas rester coincer. D'où les écrits, ou le dessin ou n'importe quoi en fait. Chacun est appelé à évacuer le trop plein à sa guise. 

L'énergie émotionnelle se dégage de manière assez aléatoire selon chaque parcours, chaque sentiment ou chaque blessure. Tout dépend de la personne qui la perçoit ou la reçoit et du moment M.


Dans les domaines artistiques, c'est assez drôle de voir les personnes réagir totalement différemment. Je le constate régulièrement ; d'un dessin à l'autre, d'une peinture à l'autre ou d'un récit à l'autre.

Chacun place son émotion où bon lui semble... A moins que ce ne soit l'émotion elle-même qui jaillisse au moment où on s'y attend le moins...



Une amie m'a avoué une chose qui m'a quelque peu désarçonnée . Enfin, le terme est peut-être un peu fort... Encore que. 

Elle m'a dit que lorsqu'elle voyait ce que je peignais ou dessinais, elle y ressentait parfois une telle force émotionnelle qu'elle restait parfois sans aucune réaction. A l'ère des réseaux sociaux, le manque de réaction laisse imaginer un manque d'intérêt notable...

En réalité, cette amie me montre l'inverse. Elle me dit avoir ressenti un tas d'émotions enfouies (En moi sans doute... mais qui feraient peut-être résonance en elle ?), un tas de choses parfois violentes qui l'ont peut-être heurtée ou juste ébranlée, je ne saurai dire. Etant d'une autre nationalité, elle avait du mal à me retranscrire dans la gamme des émotions ce qu'elle voulait vraiment me dire... Mais globalement, je pense avoir compris cela... Si je suis dans l'erreur, elle me le dira et j'amènerai un regard nouveau sur le sujet.





Les émotions peuvent être vraiment violentes pour la personne qui les vit ou celles qui les ressent au travers d'une oeuvre. Violentes, déstabilisantes voire parfois même dérangeantes. 

Et... je crois que je dois l'admettre quelque part, même si j'aimerais montrer un autre visage au fond, mais je ne suis pas certaine de pouvoir rester stable émotionnellement... Je ne suis pas sûre de pouvoir créer en l'étant. Le temps me l'apprendra. Peut-être que j'apprendrai à l'être tout en restant efficace dans la création ; je l'espère...






Vous savez, je ne travaille pas pour plaire absolument. Le "beau" ne m'intéresse pas. Et j'avoue que l'aspect purement technique me dépasse. Je ne suis pas certaine d'être faite pour l'art académique...

Je travaille pour moi, à l'instinct ; je veux me faire plaisir en premier lieu. Je ne sais jamais à l'avance ce qui va sortir et je suis parfois étonnée de ce qui sort. 

J'aime bien ce travail intuitif qui laisse surgir une certaine profondeur et surtout, l'authenticité - du moins, c'est ce qu'on m'a dit quelquefois au travers de mes partages.
Alors, j'ai envie d'y croire. 
L'énergie que je déploie dans le dessin depuis quelques mois, me traverse. Je suis parfois à sec. Vidée. C'est une thérapie de chaque instant. Les émotions se déploient et touchent ou ne touchent pas mes contemporains. Mais si je sens qu'elles les touchent, je me sens déjà moins en décalage avec ce Monde ; y trouve un semblant de place. 

C'est encore une chose à approfondir - assurément !



Amani Lizah Glaise - https://amaniglaise.wixsite.com/alg-art31

samedi 2 juin 2018

Destabilisante Inconstance


LUNATIQUE
LA PEINE


Je ressens cela constamment, et cela transparaît dans mes dessins. Une expression, un sentiment, une émotion, tout bouge d'un instant à l'autre. 

Une pensée naît et meure aussi vite qu'une seconde. 
Elle s'évade et s'évapore au gré des multiples images qui vont et viennent dans l'esprit ; le cerveau en ébullition ne se reposant jamais. 

Grand désarroi dans une foule dense, où un milliard de visages se succèdent :  

SPRING
IMPLOSION
Mélange de sensations et de sons incongrus ; des mots prononcés au même moment par tout un tas de personnes dans un brouhaha insupportable... 

Des émotions qui sortent par les pores de tous ces humains et qui  parviennent sans filtres bien souvent... 

C'est toujours assez violent.


Tou
Est 
ChanGements
Et Modulations. 

Des expressions de toutes sortes, des cheveux qui virevoltent, des moues, des sourires, des rires qui se transforment en vagues éclats discordants.

DREAMS


Je l'avoue sans mal : je suis d'une inconstance effarante. J'ai une certaine difficulté à me suivre moi-même. 
Je change d'idées à la vitesse de l'éclair ; je suis pleines de doutes et de certitudes conjointement liées les unes aux autres, me faisant valser dans un flou artistique incessant. 


Mais je l'accepte. 
C'est plus délicat pour l'entourage.

Subtil mélange de raison et déraison.







Dans mes dessins, j'entretiens le flou, ce mouvement énervé et saccadé que ma main trace inéluctablement...

Des traits cassants, abruptes et traumatisants surgissent et délimitent des couleurs tendres et douces, contrastant avec la dureté des traits. 

OMBRES
Passer du rires aux larmes, 
Du chant au silence intense,
De la paix à la colère immense.
Et tout cela
D'un instant attendant le suivant. 


L'eau qui se marie à l'encre ou à l'aquarelle permet cette poésie. Des nuances fluides et insaisissables... 

L'émotion est donc au summum, les visages deviennent noyés, les regards encore perçants sont mangés par les multiples variances des pensées qui vont et viennent. 

Pensées troublées, de la tourmente à l'apparente désinvolture, espérant cacher tout le mal-être qui circule au détour d'une ride ou d'un rictus sensible. 



Il suffit d'imaginer le bâtonnet d'encens dont la fumée s'échappe en laissant une traînée blanchâtre dans l'atmosphère... 
Cette danse spirituelle et suave envoûte l'être romantique acerbe que je suis.




Malgré l’ambiguïté de cette inconstance qui guette et surprend 
Je n'ai qu'un mot d'ordre :
Ne pas mentir. 
Rester sincère quelque soit l'instant
Rester vraie. 
Même à mes dépens.



AUTO PORTRAIT



INSTANT DE TROUBLE
ORAGE











Visitez le site internet d'Amani Lizah Glaise



mardi 20 mars 2018

Rondeurs de vie



LUMIÈRES


S'il y a un sujet qui me touche, c'est bien celui-ci. 
La vie.
Tout ce qui permet la vie.

L'homme et la femme le permettent. 
Et une certaine magie. 


DANS SA BULLE
Ce sujet, pour moi, maintes fois évoqué, l'a été de nouveau dimanche 18 mars 2018 lors d'une conférence organisée conjointement avec l'ADAD de Toulouse, et le Théâtre des Préambules tout nouvellement ouvert sur Muret (31), qui propose des spectacles et des expositions en tout genre pour les jeunes enfants.

L'ADAD est une association pour la défense de l'accouchement à domicile, née en 2013 alors que les sages-femmes libérales étaient pointées du doigt par leurs pratiques et surtout dû au fait qu'il leur était impossible de s'assurer à cause des montants exorbitants des assurances (Identiques que celles prises par des obstétriciens). 

J'étais moi-même enceinte en 2013. 
De mon troisième enfant. Une petite fille. 



Et j'ai bien cru ne pas pouvoir accoucher chez moi malgré une longue préparation avec mes sages-femmes de l'époque, unies dans une bienveillance évidente et qui m'ont soutenue lors de ce passage.

La grossesse est un moment très particulier. Il est empreint de joie, d'un bonheur indéfinissable, et de tout un tas de sentiments plus complexes. 

5 SEMAINES

J'ai donc trois enfants. 
La première fois, j'ai eu une césarienne. 

ÉCORCHÉE



Mon enfant était en siège.
Cette opération a été bien vécue sur le coup. 
Parce qu'on fait avec.
Parce qu'on se dit que c'est comme ça.
Parce qu'on écoute.

Parce qu'on ne s'écoute pas.
Parce qu'on croit. 
Les autres.

"Tant que ton bébé est en bonne santé, c'est tout ce qui compte."

Peu importe que je me sois sentie dépossédée.
Et le papa... encore davantage. Relégué au loin. 






Au début de la grossesse, on est comme sur un nuage. 

On se laisse aller à des pensées très douces.
On imagine la vie au fond de soi.
C'est intense !

Plutôt difficile à décrire.

Parfois tout s'arrête aussi. 
Parfois, c'est un choix.
Parfois, pas.



Avoir un être au fond de soi nous ramène à des choses profondes, très enfouies. A ces choses vécues au sein de notre propre mère, avant notre naissance. Cela appelle à des souvenirs oubliés ; à des blessures mais aussi à ce sentiment de paix. 

Ce besoin de se retrouver, de ressentir chaque chose : 
Les mouvements de cet enfant qui vit dans son sein, la respiration parfois ample et parfois saccadée.

ZENITUDE
Quand la naissance se prépare et que l 'enfant demande à trouver sa place dans le Monde, c'est tout un univers qui se met en place lui aussi. Et c'est important de respecter le processus. 

HABITÉE



Pour mes deux premiers enfants, j'ai accouché en structure. Avec toute la bonne volonté du monde de certains intervenants qui se voulaient chaleureux, rien, à mes yeux, ne remplacera cette chaleur si personnelle, si utile qu'est le foyer. 

Quand on sent ce moment ultime de la découverte de ses propres forces, que l'on va puiser très loin au fin fond de soi, c'est dans une atmosphère paisible qu'il est important de se retrouver. Loin du bruit. Loin de la lumière. Loin des va et vient. Loin. Juste avec soi et cet enfant qu'on accompagne.


Il peut arriver que la peur nous envahisse. 
Les doutes nous assaillent. 
Serons-nous une bonne mère ?
Allons-nous aimer cet enfant ?
Devenir responsable d'un autre être est loin d'être évident.
On a le droit d'avoir peur. 


Même peur d'accoucher.


ACCROUPIE


Mon accouchement à domicile reste pour moi le plus beau des cadeaux.

Ressentir mon corps sans aucune intervention, si ce n'est celle de ma propre force.

Puisée au fond de mon désespoir, de la profonde détresse,
De ma peur de l'accouchement

Et d'avoir réussi à lâcher prise...
Pour que vienne la vie !

C'est ça la magie !

Amani Lizah Glaise 


jeudi 15 mars 2018

Recto Verso

Recto
Verso

Le travail du jour ne m'a pas réellement satisfaite. J'ai beaucoup dessiné, mais ce ne fut pas une journée au poil. 

Néanmoins, j'ai eu une surprise. En utilisant le fixatif (j'aime bien l'utiliser même pour des dessins à l'encre et au stylo bic pour voir ce que ça donne) et en regardant le verso du recto, je l'ai trouvé plutôt pas mal ! 

Les traits s'en trouvent plus précis, et l'expression particulière de cette femme en plein mouvement me plaît ! 
Autant le recto me laisse de marbre, autant j'aime le verso. Comme quoi, il y a toujours de quoi être content d'un travail, même ce qui n'apparaît pas satisfaisant de prime abord. 

Pensive

Et ici, un portrait au fusain et à l'encre. Un visage plutôt dubitatif... Forcément, vu les horreurs dessinées aujourd'hui ! Reste que ce travail-là est montrable lui ! ;-)

Amani Lizah Glaise 




mardi 13 mars 2018

Trois Anne ou Triptyque




Aujourd'hui, j'ai travaillé sur un portrait d'Anne Frank, cette jeune fille juive qui a vécu enfermée dans une annexe avec ses parents et sa soeur, Margot, durant la seconde guerre Mondiale. 

Je suis simplement tombée sur un article ce matin. Selon cet article, c'était hier le jour de l'anniversaire de son décès (12 mars 1945) - chose apparemment discutable, quand on se renseigne sur ce point (A lire ici). 

Je me souviens parfaitement avoir lu son journal, j'avais moi-même 14 ans à ce moment-là et j'étais très touchée par son histoire et par cette période globalement.

Et j'ai choisi, comme approche artistique, une photo d'elle que j'aime particulièrement. Celle qui était sur la couverture du livre  Journal de Anne Frank, avec un message écrit de sa main  :


Dans ce visage encore poupon, j'y vois un voile de sérénité teinté d'espoir. Ce désir de  vivre, loin des agitations politiques, dans une enfance bénie, prête à tout pour vivre des rêves fous. 


De mon travail de ce matin, il va sans dire que je n'ai pas recherché la ressemblance. 


Bon... Je mens.

J'aurais bien aimé ; mais mes doigts en ont décidé autrement et j'aime bien laisser une marge de manœuvre à leur instinct. 

"Vous ne voulez pas reproduire à l'identique ? Eh bien soit !" 

Ma première approche est donc celle-ci :

MATURITÉ

Réalisée au stylo bille et à l'encre, elle se trouve effectivement assez éloignée du modèle d'enfant ci-dessus. 

Mais j'apprécie cette grande nuance ; un autre visage s'est dessiné, une vivacité s'en dégage, une joie intérieure également, dû certainement à son sourire esquissé. C'est le visage de la Maturité.

Ensuite, conjointement, (c'est à dire réalisé plus ou moins en même temps ; je passais d'un dessin à l'autre), deux autres visages se sont formés sous mes doigts :

JEUNESSE
ENFANCE



Le visage de la Jeunesse avec l'image d'une jeune fille ou d'une très jeune femme, réalisé à l'encre, puis au fusain et peinture à l'eau. Se dégage une chaleur dû aux tons utilisés et comme sa mère la maturité, cette paix dans l'expression, loin, bien loin des affres de la guerre. Un certain exotisme également, un regard venu d'ailleurs (Loin de nos contrées Européennes).

Et enfin, l'Enfance ! J'ai utilisé le fusain et la peinture à l'eau. C'est dans l'ombre qu'apparaît l'enfant, le regard perçant, comme une petite lumière vive dans l'obscurité. 

Trois Anne, ou un triptyque d'une posture identique : 

  1. Trois visages différents, 
  2. Trois périodes de vie, 
  3. Trois différentes approches dans le matériel utilisé. 

C'est un hommage que je rends à Anne Frank, pour son journal qui m'a fait autant sourire que pleurer.



Amani Lizah Glaise 




dimanche 11 mars 2018

Le corps




L'étude du corps et du corps nu en particulier, donne le moyen de voir au-delà de l'apparence purement physique d'un modèle. 

Il me semble que le corps est finalement transcendé, il montre bien davantage que des formes, que des bras, des jambes ou un sexe. 

Il va bien au-delà de toutes les perceptions terre-à-terre, réduisant le corps juste à son aspect physique.

Les formes - toutes les formes - sont gracieuses. Du corps mince au corps épanoui dans sa chair, l'histoire de ces corps nous amènent à conscientiser un certain vécu, une certaine psychologie. Pourquoi un corps est-il comme ceci ? Qu'est-il arrivé à ce corps et à cette personne pour que ce corps soit comme cela ?

Avons-nous seulement conscience que nos propres pensées influence notre posture et la façon dont le corps s'exprime ? 

Le corps est un véhicule mais il est bon de le sublimer, de le rendre plus qu'utile à la vie  et à lui rendre hommage, plutôt qu'à le rendre honteux, peu importe ce qu'il est. 

Tous les corps sont magnifiques quand on sait les regarder avec bienveillance

C'est ainsi qu'il est possible de garder sur soi-même un regard plus complaisant. Il n'est pas toujours facile d'accepter un bourrelet, un défaut qui fait partie intégrante de nous. Il s'agirait plutôt que ce trait physique soit accueilli comme il se doit - comme banal en somme - et nous pourrions porter un regard non critique sur celui-ci. 

C'est libérateur !

Les diktats du physique nous ont fait longtemps la vie dure. Mais chaque corps est magnifique quand on sait lire dans chacun d'entre eux de manière appropriée : sans jugement de valeur.




Amani Lizah Glaise