Affichage des articles dont le libellé est Expérience. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Expérience. Afficher tous les articles

mardi 21 septembre 2021

Apprivoiser la peur - Rencontre avec Magali Cannavale, Prof de Yoga

 

 Oxygène - Reliance - Perspectives


"On dit qu'avant d'entrer dans la mer, une rivière tremble de peur. Elle regarde en arrière le chemin qu'elle a parcouru, depuis les sommets, les montagnes, la longue route sinueuse qui traverse des forêts et des villages, et voit devant elle un océan si vaste qu'y pénétrer ne parait rien d'autre que devoir disparaître à jamais. Mais il n'y a pas d'autre moyen. La rivière ne peut pas revenir en arrière. Personne ne peut revenir en arrière. Revenir en arrière est impossible dans l'existence. La rivière a besoin de prendre le risque et d'entrer dans l'océan. Ce n'est qu'en entrant dans l'océan que la peur disparaîtra, parce que c'est alors seulement que la rivière saura qu'il ne s'agit pas de disparaître dans l'océan mais de devenir océan."  Khalil Gibran

 

L'humaine que je suis poursuit sa quête intérieure. 

Cette fois, c'est en prenant le parti de rencontrer une amie de Claudine Vigneron, mon amie photographe avec laquelle j'ai deux séances photos à mon actif. Elle m'a souvent répété combien il serait intéressant pour moi de faire la connaissance de Magali Cannavale, (une copine sans "e" à la fin !) professeure de Yoga que je suis depuis plusieurs mois sur Facebook. 

Magali Cannavale




Son site internet : https://www.yogakaivalya.fr/

Facebook : https://www.facebook.com/magali.cannavaleroger

Instagram : https://www.instagram.com/magaliyogini/





J'ai pris la décision de participer à un stage d'une journée, le dimanche 19 septembre 2021 que proposait Magali, dont le sujet évocateur n'est autre que celui d'Apprivoiser la peur !

Sortir de ma zone de confort, en voilà une idée !

Magali vit dans le Gers et une des premières peurs à apprivoiser fut ma phobie des transports en commun, du brassage, du bruit, du trop-plein d'informations, des horaires à respecter, des numéros de train à retenir et des retards… évidemment ! 

Mon hypersensibilité fait que je suis une personne qui aime savoir ce qui va se passer. Les imprévus ne sont pas facilement tolérés, car ils me déstabilisent ; je deviens alors aussi fébrile que le vent et je n'ai qu'une envie : Fuir.

Mais pas cette fois. On respire… 


Je suis arrivée le samedi 18 septembre au soir à destination. Magali est venue gentiment me cueillir à la Gare de Gimont Cahuzac pour m'amener dans son refuge joliment atypique, un endroit à l'atmosphère apaisante et saine, du bois partout et de bonnes ondes. A l'étage, Magali y donne ses cours de Yoga, dans une salle lumineuse et décorée subtilement et artistiquement. 


Autant j'avais peur de venir à cause du train et du stress que ça m'occasionnait (sans compter qu'il faisait un temps à rester chez soi bien au chaud)  autant je l'étais moins à l'idée d'expérimenter cette approche avec Magali. Auprès d'elle,  je me suis sentie bien, instantanément. Et quand j'ai découvert son antre et ses deux chats, j'étais conquise.

Magali proposait ce stage pour la seconde fois, le premier ayant été un succès. Je me suis inscrite rapidement afin d'assurer ma place et j'ai réservé mes billets de train allée/retour le jour-même, pour ne me laisser aucune chance de fuir. 

Pour un stage où il était question d'accueillir au minimum 4 personnes, Magali a vite vu l'intérêt d'accepter de n'avoir que moi au lieu d'annuler. Pour elle, c'était un signe et elle avait raison !

Tant de sujets abordés, farfouillant ensemble les dédales du passé et un besoin farouche de mieux comprendre et mieux appréhender qui je suis vraiment. Et j'emploie le terme "farouche", parce qu'au fond, je ne suis jamais mieux que lorsqu'il y a peu d'êtres autour de moi. Un tête à tête, de Magali à Magali, c'était juste parfait ! 

Et ce genre de partages reste pour moi le plus enrichissant. Comprendre ce qui façonne l'humain au travers de toutes ses expériences, difficiles ou heureuses, voir à quel point nous sentons qu'il est urgent d'écouter nos ressentis et nos corps, de débloquer les nœuds énergétiques… Et évidemment, d'admettre qu'il est sain de travailler sur soi en gardant à l'esprit qu'il n'y a de victime que sur une période donnée, et que notre responsabilité est bien celle de se donner les moyens de voir la vie sous des angles différents, tout en perspectives.

C'est la raison qui m'a poussée à partir de chez moi car je n'avais pas énormément d'attentes sur la finalité du stage ni de la résolution de ce qui fait exister mes peurs multiples. Je ne peux pas demeurer cloitrée chez moi en espérant gagner en expériences et j'ai donc choisi de faire un pas vers moi pour me sentir vivre.

Un pas après l'autre. Un pas de fourmi. 

Mais malgré tout, j'ai travaillé sur moi trop en force. Je voudrais pouvoir guérir plus vite que mon corps ne le permet :

La journée du dimanche, nous en avons passé une bonne partie à l'étage, sur le lieu de travail de Magali qui m'a fait faire des exercices de respiration et sans que cela soit une surprise, j'ai eu beaucoup de difficulté à bien respirer. A chaque fois que nous tentions l'exercice, je bloquais soudainement et les émotions difficiles arrivaient, les larmes explosaient ; un bouchon émotionnel sautait. 

Des images du passé, des souvenirs très anciens sont revenus. Je crois que ces peurs viennent de très très loin et que tant que je ne saurai pas pourquoi elles sont là, je ne pourrai pas avancer comme je l'espère… Mais je me demande si je suis vraiment prête pour sauter à pieds joints dans mes vérités. 

J'ai toujours été de nature anxieuse et angoissée, mais je vis des crises d'angoisse et de panique de plus en plus fréquemment et avec plus d'intensité que par le passé. Dans ces crises, j'étouffe littéralement.

Avant, je pouvais aller faire un tour de marché, aller dans un grand centre commercial et amener mes enfants à la fête foraine sans trop de mal. Je pouvais rester dans des lieux clos, parfois bondés et ce n'était pas un problème. 


Aujourd'hui, cela m'est presque impossible sans faire une crise avec les symptômes associés : vertiges, palpitations et manque d'air.

C'est la raison de ma venue à ce stage. Essayer de travailler sur cette part, notamment pour m'aider à faire face à l'angoisse d'exposer mes œuvres un jour, à pouvoir parler de mon travail artistique de façon saine, au lieu de fuir ou de me cacher. 

De pouvoir montrer mon art sereinement et tout de ce qui fait tellement sens pour moi ! 


Magali m'a alors proposé de créer un collage d'intentions intuitif. Ce fut un moment très spécial, où j'avais le sentiment de renouer avec l'enfant en moi (qui n'est jamais trop loin en vérité). 

Elle m'a fait choisir trois magazines les yeux fermés parmi un stock varié qu'elle a mis à ma portée. Puis, toujours les yeux fermés, j'ai choisi trois pages pour chaque magazine. Et quand j'ai pu enfin découvrir mes choix, j'ai été surprise par ce que les mots et les images m'évoquaient. Alors, j'ai découpé les images et les mots/phrases qui faisaient sens et je les ai collés sur une grande feuille que Magali m'avait donnée.



L'art est arrivé à point nommé complètement par magie étant donné l'exercice sans rien y voir. L'art, mais aussi des choses de mon enfance ; des choses qui restent bloquées et qui rongent l'intérieur. 

Ce collage permet de comprendre ce qui se joue en nous et donne un certain axe de réflexions entre passé, présent et possible avenir, entre ancrage et décollage, ainsi que notre façon d'aborder le Monde. Moi, par exemple, je suis une personne qui a du mal à sortir du cadre ! C'est Révélateur !

Magali s'est dit que nous avions déjà beaucoup travaillé et qu'il était salutaire de prendre l'air et j'étais bien d'accord avec elle. J'avais besoin de respirer…

Alors, elle m'a fait découvrir la nature de St Sauvy. 


 
Pendant notre balade, Magali m'a demandé si je pouvais lui donner trois mots pour définir mon ressenti suite à notre journée de stage.

Alors, j'ai laissé un peu de temps pour revenir en mon centre, laisser mon cœur exprimer ce qu'il ressentait sans trop mentaliser (chose que je fais à souhait constamment par besoin de contrôle). 

Le premier mot, c'était "Oxygène". Même si j'aspire à vivre, je ne laisse pas suffisamment l'air circuler en moi. 

Le second mot a mis plus de temps à m'arriver et je n'étais pas certaine de son sens quand il est venu me frapper l'esprit. Il s'agit de "Reliance"
J'ai besoin de me relier à moi, à mon essence et au Tout. Mais également à mes congénères.

Le troisième n'est pas venu. C'est Magali qui me l'a indiqué au travers de son cadeau à la fin du stage. Un message qu'elle offre à chaque participant, et un objet naturel, cadeau de la nature. Ce mot, c'est "Perspective".
















Merci encore Magali !
J'ai passé un excellent Week-end, riche en stress et en émotions, en mots, en images et je suis assez fière de moi, même si bien sûr, j'avais plus d'attentes que je ne le dis. 

Je voudrais être comme n'importe qui, faire tout ce que les autres sont capables de faire, comme toi, toi et toi. 



Mais j'oublie que je suis Moi et que je suis très bien comme ça.


********************************

Frida Kahlo


vendredi 30 octobre 2020

Chez les Arbres pour une séance photos avec Claudine Vigneron




Premier jour de reconfinement. 

Il est sans doute de bon ton de revenir à ce 12 août 2020 où je me suis rendue chez les Arbres avec Claudine

J'aime la nature, évidemment ; un lieu hautement spirituel où l'énergie circule : une bonne énergie, celle qui revigore, qui nettoie et qui apaise. C'est le lieu idéal pour se relier aux racines et au ciel.

La nature c'est le médecin sans médocs, c'est le psy sans thérapie, c'est l'antidote... 

Cette séance était attendue depuis longtemps faisant suite à l'opportunité de poser une toute première fois pour Claudine en novembre 2019 dans l'intimité de ma demeure. A ce moment-là, je passais de l'autre côté. J'étais celle observée, l'objet mis en lumière avec l'accompagnement bienveillant - il le fallait - de Claudine. J'avais un peu peur. C'est que je suis anxieuse de nature. 

Et ce 12 aôut, j'ai pris le train, puis le car et j'ai été plongée dans le vert. Moi qui déteste les transports en commun, moi qui déteste sortir de mon Antre, je suis allée rejoindre le flou artistique qui m'est si familier pour m'y plonger un peu plus intensément au milieu des troncs, des branches, des feuilles tantôt sombres, tantôt luminescentes sous un soleil radieux mais "capricieux". 

Libre. 



La liberté semble sonner étrangement aujourd'hui. Mais ce jour-là, je me sentais libre. 

Libre de me mouvoir dans le plus simple appareil. Et au début, cela m'a semblé difficile. 

Et puis on oublie. On oublie qu'on est là, en plein milieu des Arbres qui observent indifférents à ce corps qui se déploie sur la mousse, se déplace parfois péniblement d'un endroit à l'autre, cherchant une pose naturelle qui le mette en valeur l'espace de quelques clics de Claudine râlant sur son appareil vieillissant. 

"C'est flou...!" 

Je me remémore cette matinée de liberté et la découverte des clichés qui s'en est suivi à la fin de notre séance. J'ai été surprise par la beauté de certaines photos, surprise de me voir ainsi en harmonie avec la nature luxuriante d'un été un peu tranquille, propice à l'ntrospection.

Claudine aimait bien mes poses, aimait bien le rendu général mais était déçue de cette séance "floue".

Pourtant, cela me semble finalement tellement logique. Comment cela aurait-il pu en être autrement ? Je suis depuis toujours dans un flou terrible, à ne jamais savoir ce que je fais vraiment, à ne jamais entrevoir le chemin de ma destinée... A avancer doucement voire très doucement en suspension sur un fil à peine visible d'où je peine à poser le pied. En manque d'équilibre constant... 


C'est un flou naturel qui me va naturellement !

Le choix de l'encre à travailler n'est pas anodin. L'encre diffus, l'encre qui se désagrège au contact de l'eau, qui s'efface, qui s'imprime par endroit... Qui s'exprime violemment parfois comme Indomptable. L'encre est ce flou et je suis l'encre...

A vrai dire, je me sentais bien dans cette avanlanche de verts, sous un soleil doux au creux de la broussaille. Malgré les piqures de moustiques par oubli de protection lors de cette intrusion chez les bêbêtes en tout genre, je me sentais chez moi sous les Arbres et je me disais intérieurement, qu'il est finalement possible de revenir à cette source et y boire accroché au sein de la Terre comme un nouveau né qui découvre la vie. 

Il m'a semblé revenir en mon centre ce jour-là. Et m'ancrer.

Et je me sentais libre d'être qui je suis. 




dimanche 5 juillet 2020

Expo virtuelle Artémis pour artistes pluriels

Artistes Expo Artémis N°5



Exposition artistique collective, virtuelle et gratuite. 
Forte de tous, la communauté aide chacun.

Artistes Expo Artémis




Depuis plusieurs semaines, nous voyons passer régulièrement de courtes vidéos mettant des artistes  de différents milieux en valeur sous le nom d'EXPO ARTEMIS.

L'idée vient avec le confinement de la part de mon ami Christian Dehais qui apprend que l'exposition dans laquelle je devais participer est annulée, tout en constatant que je suis loin d'être la seule dans cette position. C'est tout le monde de l'art qui en prend un coup. 


Aimant l'art, le pratiquant sous diverses formes à ses heures perdues, Christian réfléchit à l'élaboration de cette exposition virtuelle qui réunirait plusieurs artistes : des architectes, des peintres, des photographes, des écrivains, des sculpteurs, des artistes de la scène, du cinéma, de la musique, de la danse... des femmes, des hommes, d'ici ou d'ailleurs... 

Bref, tout artiste désirant faire parler de lui et vendre son art, 
à condition toutefois d'avoir un univers artistique vendeur ! 

A ce jour, 5 vidéos sont sorties, dont 4 avec des artistes contemporains, la première vidéo étant celle de démonstration réunissant d'illustres artistes.

Expo Artémis c'est gratuit mais c'est aussi et surtout un concept qui vise à être solidaires entre tous, faire valoir son travail et celui des autres, faire connaître et découvrir des univers différents. 

C'est l'espoir que puisse naître des intéractions volontaires et spontanées, des "like", des commentaires, des partages de liens ou de vidéos sur tous les réseaux connus. 

Expo Artémis, c'est ouvrir les horizons et les savoir-faire, exit les barrières, 
le but étant d'être vus autant que possible sur la toile !


C'est la raison pour laquelle il est important que chaque artiste veille à proposer une photo de profil de belle qualité car il est tout aussi important de le présenter avant de dévoiler son oeuvre.

Ensuite, il s'agit de mettre en valeur son art quelque soit son domaine. Pour cela, l'artiste présente trois oeuvres de son choix, en photos, en séquences vidéos de 20 secondes ou en séquence audio de 4 minutes maximum pour les musiciens.
Une seule photo, séquence vidéo ou audio sera sélectionnée par le comité afin de l'intégrer à une vidéo Artémis.

Il est essentiel que chaque artiste veille à  faire parvenir un travail soigné, 
sans quoi, sa candidature ne serait pas validée. 

Dans ces vidéos, nous avons eu la chance de présenter différents domaines artistiques avec une prédominence pour les arts graphiques et la photographie. 



Nous avons eu la belle surprise de constater que les musiciens permettaient de sublimer l'ensemble d'une vidéo. 

Nous avons aussi pu voir que des erreurs seront à éviter à l'avenir dans l'élaboration de nos prochaines vidéos. 

Nous tâtonnons, nous allons de découvertes en découvertes dans nos possibilités et nous souhaitons surtout continuer à le faire avec plaisir. 

Les retours des artistes et les inscriptions des nouveaux qui souhaitent participer est un élan positif qui nous poussent à poursuivre ! Tant qu'il y a des inscriptions, les Expos Artémis peuvent perdurer dans le temps et nous l'espérons parce que ce concept de solidarité et de découvertes artistiques nous animent au-delà du temps que cela prend. 


Nous aimerions que des écrivains se joignent plus facilement à nous, car ce domaine artistique est mis à mal, avec des auteur.e.s qui se heurtent à des difficultés pour éveiller l'intérêt du public, qui vendent peu et très difficilement leurs livres. 

En vérité, nous souhaiterions pouvoir promouvoir 
Tous les Arts dans une seule vidéo
L'idée de départ étant celle-ci.  

Il implique toutefois d'avoir suffisamment d'inscriptions dans chaque domaine :

Si nous avons trois peintres, deux sculpteurs et trois photographes et aucun autre artiste travaillant dans d'autres domaines,  nous allons présenter ces huit artistes inscrits afin de pouvoir malgré tout sortir une vidéo sous quinzaine.


mardi 21 janvier 2020

L'Art du maternage ou comment aborder la vie dans le respect de soi




Les états d'être qui jalonnent la vie des femmes sont riches d'enseignements. Personnellement, ces étapes m'ont obligée à revoir tout un tas de choses en moi, à rechercher très profondément et très loin tout ce qui fait la personne que je suis devenue aujourd'hui. Et c'est aussi en portant mes trois enfants, en les mettant au monde de trois manières différentes, en les accompagnant au jour le jour, que je ressens ce besoin de communiquer à travers ce monde-là, d'exprimer les émotions qui demandent à voir le jour.

Chercher à comprendre ce qui se joue, à démêler le passé pour mieux apprivoiser le présent, tenter de faire de l'avenir une vie plus sereine, ce sont des étapes que beaucoup de personnes semblent connaître aujourd'hui : un travail sur soi, un retour sur qui on est dans l'acceptation de qui on est...

Vivre la maternité, c'est pouvoir entrer en soi, à pas de loup, à ressentir les choses au fond de son corps, subtilement. C'est aussi sentir la force de son propre pouvoir et mettre au monde un petit être. Il y a une vraie puissance à puiser au fond de soi, une confiance indéfectible en ses propres capacités, accepter peur et souffrance, et permettre de renaître à soi dans le même temps...

Je crois vraiment que nous avons besoin de beaucoup plus de douceur et que pour évoluer dans moins de haine, moins de troubles, moins d'angoisse, et davantage de respect de soi et de l'autre, il faille accompagner nos enfants dans ce sens. Que cela devienne plus naturel et de l'ordre de l'acquis pour les prochaines générations. Qu'ils puissent se sentir être et non pas uniquement devoir faire semblant ; porter des masques comme nous en portons encore afin de se sentir acceptés dans notre société. 
C'est faire primer la douceur dans l'accompagnement et pas uniquement dans l'éducation. Les parents ne sont pas que des éducateurs, ils sont plus que cela :ils apportent sécurité matérielle et affective,  marchent et évoluent en même temps que leurs enfants, apprennent d'eux tout autant, si ce n'est davantage. Etre parents, c'est rester humble ou bien apprendre à le devenir. 

Materner, c'est s'autoriser à donner à son enfant 
Ce que nous n'avons pas reçu ou trop peu :
Allaiter aussi longtemps que nécessaire, 
Porter son enfant selon ses besoins.
Sans avoir à se justifier.
Accoucher comme bon nous semble
Faire des choix qui nous ressemblent.

Et tant de choses encore...

Dans le cadre de mon activité artistique, je propose des séances de poses pour les futures mères et les déjà mamans qui sont dans cette démarche de participer à l'apaisement du Monde, souhaitant expérimenter la douceur et la bienveillance dans leurs vies de femmes, dans leurs choix d'accompagnements de leurs enfants. 

Je souhaite travailler sur cet axe afin d'expérimenter la sphère de la naissance autrement que par mon propre vécu et rendre hommage à ce qui me semble être le plus beau et le plus noble des accompagnements.

Poser pour un.e artiste, c'est se mettre en évidence l'espace d'un moment, s'offrir à soi des instants précieux, uniques, qui seront porteurs artistiquement. C'est aussi offrir au monde une vision de ce qu'est le maternage au XXIème siècle : des bambins allaités et/ou portés aux longs cours, la chaleur du peau à peau... L'Amour inconditionnel !

C'est aussi reprendre possession de soi, notamment après avoir vécu une grossesse et un accouchement où le corps a été observé dans son intimité, touché et parfois même violenté selon le contexte de la naissance. C'est faire part d'une partie de ce bonheur qui peut être entaché par des émotions à fleur de peau, à cause d'expériences mal vécues et intériorisées. Donner la vie, même quand on souhaite le faire de la plus belle des manières n'est pas toujours aisé. L'art permet d'évacuer les tensions, de poser des mots, de ressentir au fond d'un soi meurtri que même si tout ne s'est pas déroulé comme on l'aurait souhaité, nous sommes encore là pour en témoigner et pour faire ressortir ces émotions quelqu'elles soient. 

Je souhaite exprimer tout cela grâce à mes encres et à l'aquarelle, laisser les émotions éclater sur le papier et voir ce qui en découle. Mes travaux sont souvent réalisés de manière spontanée, rapidement, saccadée. L'émotion se veut brute pour se délivrer. C'est parfois fort, criant, difficile et puis parfois pleins de tendresse et de réconfort. 

Si vous êtes touchées par mon approche, si mes peintures vous interpellent, 
contactez-moi




Je souhaite être claire sur un point :
Les parents ne pratiquant pas le maternage 
Tel que mentionné ci-dessus ne sont pas de mauvais parents. 
Il n'y a pas qu'une seule vision ou de choix unique. 
Chacun est libre.

Je souhaite simplement mettre en avant 
Ces pratiques pour mon cheminement artistique. 

https://amaniglaise.wixsite.com/alg-art31

mardi 27 août 2019

Couvrez ce sexe que je ne saurais voir...


Modèle : Ugo


Voici ce sujet qui revient en flèche car il pose décidément question et qu'au travers de mes rencontres au hasard du net, j'ai pu une fois encore, ouvrir un peu plus le voile de l'Esprit... 

C'est en découvrant l'univers de Rolland St-Gelais que tout m'a semblé soudainement prendre une autre dimension. Pourquoi ? Parce que Rolland est un modèle vivant, dont le corps n'est pas comme la plupart d'entre nous, c'est à dire qu'il a subit de graves malformations durant la grossesse (Son histoire ici) mais au lieu d'en avoir honte, au lieu de se cacher, il se montre et il délivre alors un message puissant à nous autres, à différents niveaux et je vais tenter de vous faire part de ma réflexion toute personnelle.

Avant toute chose, Rolland est venu vers moi après avoir découvert un dessin réalisé à l'encre et à l'aquarelle sur un groupe Facebook et il m'a demandé l'autorisation d'utiliser ce dessin, dont le modèle se trouve être Ugo, un artiste italien qui m'aide à travailler à partir de ses photos, pour un article sur son propre blog artistique dont je vous fais part ici :
Le corps humain est un support intéressant, par Rolland St-Gelais


Modèle : Julien
Après avoir parcouru son blog, j'ai vu des photos de toutes natures et j'ai été étonnée par la force qui en émanait. Pas parce que Rolland est différemment formé, mais plutôt par son naturel, son désir d'être et de se montrer présent envers et contre tout. Il a bien failli ne pas survivre, ne pas être là pour donner ce qu'il donne aujourd'hui au monde. Et dans ses photographies de nus, où parfois son sexe est en érection, où il arrive qu'il se mette en scène, il y a une volonté de dire que le sexe n'est pas un problème, que l'amour donné de cette façon n'est pas un problème non plus et c'est vrai.


Je pense que dans le handicap, c'est une notion souvent difficile à aborder et sans doute aussi absolument tabou, pourtant c'est une réalité qui ne devrait pas être niée. 

Moi, qui dessine à partir de photos de modèles nus, je dois dire que son message me destabilise un peu. Je pourrais finalement être facilement choquée de ses images, notamment celles dans lesquelles il se met en scène et où l'érotisme transparaît, mais quand je réfléchis bien, à quoi bon être choquée ?

Comme je l'ai mentionné dans de précédents articles, je ne reçois pas de modèles masculins pour des raisons pratiques d'abord : je n'ai pas d'atelier spécifique et cela me dérange de recevoir des hommes à mon domicile, alors qu'il m'est plus facile de recevoir des modèles féminins.
Et puis, pour des raisons très personnelles que j'évoque sans honte, je n'ai pas totalement confiance en la gente masculine ayant vécu des abus dans ma jeunesse qui laissent encore des traces aujourd'hui.

Il est possible que j'évolue à ce niveau et que je puisse un jour sortir de ma méfiance et même si je laisse toujours le bénéfice du doute lors de rencontres réelles ou sur la toile, je reste sur ma réserve et attends de voir où veulent en venir les hommes qui viennent à moi dans un but initialement artistique.

Mais pour en revenir à Rolland, il m'apparaît évident qu'il assume son corps, il assume sa différence et il assume aussi sa sexualité et son désir de prendre sa place en ce monde, chose que bien des hommes et des femmes, constitués de bras, de jambes, de langues et de menton, ont bien souvent un mal fou à faire... 

D'après une photo du modèle au visage atypique : Benoît Muller
Prendre sa place et assumer : C'est souvent dans l'art qu'il est possible de le faire, envers et contre tous, supportés par ses proches ou au contraire, pointés du doigt dans une certaine incompréhension et du jugement. 

Je sais que mon travail personnel choque certains de mes proches et peut-être se font-ils une idée de moi qui ne colle pas forcément à la réalité, mais cela leur appartient. Pour autant, je ne peux changer de trajectoire pour leur faire plaisir et j'ai décidé de me respecter. 

D'ailleurs, à ce propos, se respecter en se dévoilant, n'est-ce pas étrange ? La plupart du temps, dans la croyance populaire, on estime que pour se respecter, il faut au contraire tout cacher, ne surtout rien dévoiler parce que ce serait se mettre en danger. Et dans une certaine mesure, oui c'est dangereux. C'est dangereux parce qu'on sait qu'on se retrouve tout d'un coup jugé et parfois mis au piloris. 

Prendre sa place et assumer, c'est aussi être responsable.

Mais c'est
être belle ?

quoi

C'est être responsable de soi-même et des idées que l'on véhicule.

Et sortir du rôle de victime potentielle par les expériences que la vie nous impose.
Rolland nous le montre par sa détermination à être lui-même et ne rien cacher et je trouve cet acte on ne peut plus courageux parce que c'est une chose relativement difficile que d'être soi-même au sens large. La société, nos proches, la façon dont nous avons été éduqués ne le permettent pas réellement et il faut une grande force intérieure pour nous permettre de dépasser ces carcans et s'autoriser à laisser passer la lumière au lieu de se cacher à tout prix.

Les personnes qui décident de le faire ont l'air de se sentir bien mieux, d'être ce qu'elles sont au grand jour et c'est une forme de libération. C'est montrer leur authenticité, leur vraie valeur et c'est surtout  une volonté de se respecter. C'est donc faire un vrai choix éclairé et je ne peux que saluer ces initiatives.


Se respecter est une notion qui n'est pas si simple surtout quand on a eu cette idée persistante de croire que toute émotion, que tout sentiment n'avait aucune place et ce, dès le plus jeune âge. Nos besoins fondamentaux y compris celui d'être à sa bonne place ont été niés et c'est une problématique qui survient souvent très tôt, souvent dans la prime enfance :
Indésirables petits êtres trop bruyants, nous avons tout fait pour nous cacher et nous faire les plus discrets possible car...
Telle était la loi !

Il y a ceux qui s'y conformaient et qui sont devenus des adultes meurtris, se sentant incompris et particulièrement dociles et les autres, qui finalement par un hasard curieux s'en sont sortis avec moins de casseroles, du moins à première vue.

Alors, il est évident que prendre sa place dans de telles circonstances ne soit pas si aisé et montrer le meilleur de soi-même afin d'être accepté semble être la solution la plus viable mais dans laquelle il est tout aussi facile de se fourvoyer.


Modèle : Ginger Marilyn
"Miroir, ô mon Miroir, dis-moi que je suis la plus belle..."

Ou le plus charmant, le plus valable, le plus intéressant, le plus fun...

Et cette illusion nous rend chétif et en attente de validations que nous n'aurons jamais.

Etre beau (Et ne faisant pas trop de vagues) est une valeur étrangement mise en avant dans la société, si bien que nous en oublions l'essentiel. Etre beau ou belle n'est pas une qualité importante de mon point de vue car je place cette notion à un autre niveau. Qu'être beau ou belle ne garantit pas forcément le bonheur ; selon comment on se positionne, il peut être un avantage comme un frein.

D'après une photo de Romuald Bourdon - acteur

Il y a des personnes aux visages et aux corps dits atypiques ou hors normes, qui sont belles de mon point de vue et c'est très personnel. Elles ont une volonté féroce de se montrer telles qu'elles sont, et c'est précisément cela qui les rend belles.

Ce travail sur soi, aussi colossal soit-il est pourtant incontournable (encore une fois de mon point de vue) parce qu'il permet de se diriger vers l'acceptation de ce que nous sommes dans tous nos aspects, qu'ils soient bons, moins bons, sombres ou lumineux. Nous sommes qui nous sommes, et nous devons nous réaliser pour trouver enfin cette place qui nous convienne. S'il nous est si difficile de nous accepter, de nous aimer tels que nous sommes, de nous autoriser à être, nous continuons à vivre en sous-régime et à penser que nous subissons notre vie. C'est de la survie et non la vie telle que nous méritons de la vivre.

J'ai choisis mon domaine d'expression et je me libère peu à peu de mes limitations et de tout ce qui m'entrave.  L'art est un outil merveilleux pour ce faire et je m'en sers allègrement pour avancer et évoluer, tenter d'apporter des éléments de réponses et d'en obtenir aussi lors de partages avec d'autres personnes qu'elles soient artistes ou non.

Je remercie infiniment toutes les personnes qui me permettent d'avancer et de comprendre.


3 Photos retouchées par Karl Hungus





Photo de moi vue par moi-même où je montre sans dévoiler.

jeudi 27 juin 2019

Culture : des silences et des cris - Arthurine Vincent






La culture passe aussi par le plaisir de découvrir ce que réalisent d'autres artistes et c'est un univers particulier dans lequel j'ai plongé le temps de lire le livre D'arthurine Vincent : des silences et des cris des éditions La danse des mouettes.

Parsemés de nouvelles, de peintures de l'auteure et d'un autre artiste, Marjan, de textes courts, qui tous, étreignent profondément, instaurent un certain malaise et surtout, m'ont fait ressentir beaucoup d'empathie vis-à-vis de ces âmes enfermées à l' hôpital psychiatrique...






Ces écrits laissent des traces et posent question sur ce que peut être ce genre d'endroit vu de l'intérieur. Y entrer de cette façon et se rendre compte de ce que peut ressembler des journées qui se succèdent et se ressemblent toutes, en laissant au passage le sentiment d'être chanceux de n'y avoir jamais mis un orteil, même quand tout semblait sans espoir... 

Je m'interroge sur cette supposée folie. 
La faiblesse de n'être que des êtres humains qui perdent pied momentanément. 
Mais sont-ils vraiment fous ?
On peut tous être fou à un moment donné, non ?
Chacun de nous peut sombrer, descendre si bas que tout semble incongru même l'idée de vouloir s'accrocher à la vie... 
Les médicaments et l'isolement sont-ils vraiment une solution ? Ces personnes ont-elles vraiment besoin de ce genre d'accompagnements ? N'y aurait-il pas une autre façon de faire ? Tout cela m'interroge et j'ai mon idée. 



Dire que ce livre m'a touchée n'est pas assez proche de la vérité. Il m'a troublée, la colère est montée par moment. Et l'écriture est fluide, belle ; libre au fond. 

Les peintures sont toutes poignantes comme les quelques photos qui jalonnent le livre et qui dépeignent la souffrance ressentie. 

Tout cela a fait remonter un tas de souffrances personnelles, des pensées similaires à celles de ces "détenus", des choses glauques où l'art m'a permise de tenir bon grâce à l'écriture, au dessin, à l'expression de mes émotions. 

Mais grâce également aux amis qui savent être présents dans ces moments de tortures mentales. 
Nul besoin d'enfermement, nul besoin de médicaments. 
Pour les cas plus "graves", là encore, j'ai tendance à penser que d'autres solutions pourraient être envisagées. 


Ton silence est plein de mots -
Arthurine Vincent

Dans mes moments sombres, j'ai pu remonter grâce à mes dessins et peintures. En laissant s'échapper mes larmes, mes pensées, et mes émotions bloquées. Et j'étais libre.

Et je suis toujours là pour en témoigner.

Âme délicate -
Amani Lizah Glaise
Âme Immolée -
Amani Lizah Glaise
Ectoplasme -
Amani Lizah Glaise
Merci à l'auteure du livre que j'apprécie beaucoup. 
Son livre et son art sont un trésor à mes yeux.


mercredi 3 avril 2019

Du jugement au glaive - Pitié, ne frappez pas !




Quand on créé, on est forcément confronté au regard extérieur et par extension, aux critiques multiples et variées. Je surfe assez souvent sur la toile et les réseaux sociaux pour considérer régulièrement la façon dont sont accueillies les œuvres en général et les miennes, cela va sans dire. 

Je pense qu'il est important d'être bien "armé" psychologiquement pour recevoir les avis, les conseils souvent gratuits et les critiques d'autrui, que ces regards soient ceux de fins connaisseurs ou pas. C'est une chose difficile quand l'hypersensibilité surgit, et en fait, elle se tapit en permanence au fond de celui qui créé avec ses tripes, et sait ne pas se faire oublier à un moment, qu'il soit opportun ou non.

Est-ce de la susceptibilité quand un artiste/créateur réagit plus ou moins bien aux critiques/avis/conseils gratuits ?

Alors, pour ne pas perdre la cadence de ma production artistique et ne pas sombrer dans des doutes qui me feraient stagner (En perdant une journée de travail au passage, tellement ma sensibilité est à fleur de peau), j'essaye tant bien que mal de ne pas m'appesantir sur les avis ou les conseils parfois pas si bien avisés que cela.

J'avance progressivement et j'expérimente surtout. Ma manière de travailler peut plaire ou déplaire. On peut être séduit par ma façon spontanée de créer, car comme je l'ai mentionné souvent ici, j'aime particulièrement faire participer mon instinct et mes ressentis. Je reste ouverte aux commentaires de toute nature, mais souvent moins aux conseils gratuits. Je préfère garder la possibilité d'aller les chercher plutôt que de les recevoir sans m'y attendre, afin que, subtilement, celui qui les donne puisse si aisément se sentir supérieur. Ou bien, si vraiment il est utile à mon développement que j'en reçoive, plutôt que de me les imposer, merci de me les proposer au préalable. Ce sera accueilli  différemment. 

Je m'aperçois que les réactions abruptes, sans détours, parfois même sans intérêts du genre "C'est moche", ou "C'est vulgaire" sont légions. Je ne dis pas que ces remarques m'aient été faite, mais je les ai vues très souvent pour d'autres artistes/créateurs. Je ne saurai dire si toutes ces productions sont purement artistiques, toutes ne me plaisent pas, mais elles sont là ; elles existent et même si je ne ressens rien de spécial, je les respecte comme je respecte leurs auteurs. On n'est pas tous sensibles aux mêmes choses et si ça ne me parle pas, eh bien, je passe mon chemin.

On dit souvent que l'art amène des réactions et qu'il faut accepter les critiques pour avancer sur cette voie, afin de s'améliorer. Je me demande à quel point se montrer grossier et méprisant amène forcément à se dépasser. Je trouve, au contraire qu'on s'attaque à l'estime personnelle et c'est une attaque qui me semble gravissime. L'estime de Soi est primordiale et personne n'aime se sentir diminué par un tiers. Je reste sur cette règle d'or très utile : "Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse". 

Quand j'apporte un élément de réponse à une question posée par le créateur, j'essaye au maximum de me montrer objective et responsable de mes mots et interactions. Je m'efforce de me montrer respectueuse et de l'oeuvre et de son auteur, même si l'ensemble ne me séduit pas pour diverses raisons. Ces raisons peuvent émaner de mes propres limitations, comme de sensations ou émotions ressenties de manière négatives, que sais-je... Je me rends compte que cela arrive assez rarement. Au pire, je reste indifférente mais il est rare que je ressente une vive répulsion vis-à-vis d'une oeuvre. Et quand bien même, cela m'amènerait à réfléchir au pourquoi de cette répulsion sans forcément en tenir rigueur à l'artiste.

Il y a des personnes qui sont preneuses de tous ces avis et conseils, elles les recherchent même activement et s'en servent pour évoluer dans leur art. 

Et puis, il y a les autres (Comme moi), qui partagent mais qui ne demandent rien. Cela ne signifie pas récolter des "like" à tout bout de champ pour se maintenir dans un élan de "Je suis le meilleur créateur de tous les temps, regardez comme tout le monde aime ce que je réalise" ! Non.

Pour ma part, ce n'est pas le but recherché. C'est agréable d'avoir des réactions positives, des mots gentils de la part de personnes qui vous découvrent ou de celles qui vous suivent assidûment. Mais, c'est aussi savoir regarder en face le travail que l'on réalise ; c'est demeurer lucide ! Je ne suis pas là pour me bercer d'illusions, je sais quand mon travail n'est pas à la hauteur mais, je diffuse même les travaux pour lesquels subsiste un doute pour voir les réactions. Souvent, je suis surprise. 

J'ai été confrontée dernièrement à des échanges plutôt difficiles avec une personne qui souhaite à tout prix collaborer avec des artistes mais qui, étrangement, ne peut pas les voir en peinture. Oui, il s'agit souvent de peintres ou dessinateurs, selon lui, très égocentrés et susceptibles ; profiteurs ! 

J'ai réalisé plusieurs dessins à l'effigie de cette personne et à plusieurs reprises, mes dessins étaient trop ceci, pas assez cela : je le vieillissais, je le rendais triste, je marquais trop les ombres. Mais il aimait bien mon travail. Ah bon ? 

Evidemment, la collaboration a tourné court et c'est très bien. J'ai besoin d'aller de l'avant, pas m'appesantir sur des personnes qui axent leur vie sur des jugements multiples et variés à propos de tout et n'importe quoi, ne laissant place à aucune indulgence, uniquement reliées à leur propre nombril et s'imaginant que chacun pense de manière identique.

Cette personne qui m'indique être pour le partage à tout prix n'a à aucun moment, cherché à mieux me connaître tellement empressée de me faire savoir ses propres idées et avis sur tout. Les personnes qui s'écoutent à ce point sont énergivores et le temps me manque pour ce genre d'élucubrations à sens unique. 

Comme je suis dans une démarche d'amélioration continue pour mon propre compte, que je travaille à partir de ma propre technique, ces échanges m'ont plongée dans des interrogations diverses. Eh oui, je suis quelqu'un qui se remet continuellement en question et mon travail, sans être abouti, ne me déplaît pas. Peut-être justement parce qu'il n'est pas abouti....

C'est  vrai, j'aime cette candeur, ces émotions éparses, ces traits parfois forcés qui donnent une certaine force ! Mais je n'ai pas la prétention de croire que mes créations sont parfaitement réalisées. Je sais que je dois persévérer et continuer de travailler. Toutefois, après une année complète à dessiner quasiment chaque jour, je suis assez heureuse de constater que mon travail touche des personnes qui y sont sensibles. Et je les en remercie chaleureusement.

Je précise une dernière chose :

Je reconnais les vrais conseils venant de personnes qui me sont chères ou des personnes dont j'admire les travaux (Ou les deux) et ces conseils, je les garde au chaud.

Des conseils tels que le souhait que j'aille plus loin, que j'utilise d'autres supports et que j'aille vers des formes plus complexes etc. J'entends bien et oui, un jour, il est probable que j'aille vers cela. J'attends d'être prête et d'en avoir vraiment, vraiment envie !
Parce que je dois l'avouer, je vis une histoire d'amour avec l'encre pour le moment. Quand j'aime, je vais au bout des choses. Et puis d'ailleurs, quand j'aime profondément, c'est rare que je lâche l'affaire.




Et je vous laisse deviner quand je n'aime pas !