samedi 20 octobre 2018

Les aléas du trouble artistique





"Plutôt que d'imaginer en moi l'insatiable pimbêche
De mon regard hautain
De ma mine méprisante
Sache qu'en dedans je me sens douce comme une pêche
Camouflant mon âme fragile
Dans la peau d'une combattante."




J'associe assez facilement mes dessins à des états. Des états d'âme aussi. C'est vrai qu'on pourrait penser que c'est un peu comme de l'art thérapie, j'y mets ce qui a besoin de s'exprimer mais je ne crois pas qu'il faille tout réduire à cela. C'est d'abord l'expression. Ce qui doit être. Ce qui doit jaillir afin de permettre aux yeux de s'interroger sur son propre vécu, pas sur le mien. 

Non, cela m'est personnel, entendons-nous bien. 

"Tu as parfois l'impression 
d'avancer dans un brouillard épais, 
et lorsque tu te fais douce, ton coeur s'emballe. 
Mais tu te recroquevilles 
comme une fleur fragile 
dès qu'une bourrasque te bouscule.
Mais si jamais tu fermes les yeux, 
tu t'envoles en toi-même 
et tu finis par comprendre 
que le brouillard se dissipe 
quand tu parviens à faire la paix en toi."


Oui, c'est arrivé que je parle de certaines choses ; des abus notamment parce que je sentais à ce moment-là qu'il me fallait en parler, qu'il fallait sortir du fond d'un gouffre de honte cette part trop souvent vécue par les unes et les autres (Autres, pour démontrer que ce n'est pas qu'un mal dirigé vers le féminin). 

Qu'est-ce qui m'amène à sortir de ma torpeur, d'un silence supposé, d'une envie de soit-disant tout déballer si ce n'est ce désir viscéral de faire avancer le Monde ? Serait-ce uniquement du nombrilisme ? Serait-ce un manque cruel de pudeur ? 



A mort la pudeur ! 
A mort les a priori ! 
A mort les idées étriquées ! 
A mort les limitations ! 
A mort les raccourcis ! 



Ce sont toutes ces choses confondues qui nous ont enfermées dans des situations handicapantes et sclérosantes ! 

De l'air, pour respirer par pitié ! Des yeux pour voir ! Des peaux pour sentir !! Des émotions pour ressentir !

Je dessine pour m'ouvrir à la vie, aux émotions qu'elle suscite ! C'est cela qui m'attire prioritairement ! Je souhaite dénoncer ce qui n'a plus lieu d'être ! Je souhaite que chaque chose, chaque sentiment ou émotion soit reconnue à sa juste valeur et plus jamais tue de quelque manière que ce soit.



Je dessine du nu bien souvent. Pour quelles raisons au juste ? Parce que c'est un incontournable. Combien d'artistes ont travaillé autour de ce sujet particulièrement riche ? Peintres, sculpteurs, photographes... Tous confondus ont trouvé dans cette approche une manière de toucher la vérité. Ce qu'on est en soi, sans fioritures, sans voiles... Nus et vrais sans équivoque ! 

Ce n'est pas de la pornographie... Il me semble important de voir le corps et même la sexualité dans une dimension plus saine, c'est tellement plus que ça !

Pour moi, l'expression du corps doit passer par la libération des vieilles mœurs obsolètes, sans raison d'être qui nous limitent tant dans notre vie, encore de nos jours ! Moi, j'ai décidé de m'en délivrer parce que cette limitation m'a valu des souffrances, des non-dits révoltants ! 
Je hais les non-dits !

A mort les sujets tabous !

Est-ce vulgaire ? Ne l'est-ce pas ? Qu'est-ce que le vulgaire ? Est-il utile de se limiter à cette appréciation lorsqu'on admire une oeuvre ? Cela signifie t-il forcément que l'auteur de l'oeuvre a un problème sexuel ou que sais-je ? Doit-on forcément avoir un souci quelconque pour travailler sur le corps humain, que nous soyons homme ou femme ? Ne peut-on aimer et valoriser les espaces intimes du corps trop longtemps enfermés, cachés et même insultés ?! 

La vulgarité n'est que le reflet de la propre limitation de la personne qui la perçoit en tant que telle. 

Et non, je ne dessinerai pas de petits chatons dans un fond rose pour plaire au plus grand nombre. 
C'est un choix délibéré et assumé. 

Et pour bien mettre chaque spectateur à l'aise (ou pas), je souhaite l'éclairer sur un point : 

Oui, il m'arrive de me dessiner moi-même afin de travailler sur un modèle "libre de droits", à défaut d'oser demander à des ami.e.s de poser pour moi gratuitement. 

Si cela dérange, fermez les yeux et surtout, détournez-vous... Parce que je ne le ferai pas. 

Pour les autres, merci de comprendre que mon corps est juste dessiné, que rien n'est strictement identique et que je ne me prostitue pas en le faisant. 

C'est un corps comme un autre, un corps vivant, peuplé d'ombres et de lumière à sa surface comme en dedans ! 

L'ombre et la lumière, totalement complémentaires qui insufflent la vraie magie de la vie et ses mystères... 






mardi 2 octobre 2018

Naître Libre (Et le demeurer).


5 ans plus tard



Aujourd'hui est un jour très particulier. 

C'est avant tout, celui de mon enfant, 
De ma dernière née dont le prénom signifie 
"Lumière de la Terre" : Linoa.

C'est un jour qui m'a montré à quel point je pouvais être une personne forte, libre et déterminée.


C'est un jour où j'ai su dire "Stop" à l'emprise du corps médical sur le mien.


C'est le jour où j'ai pris le contrôle de ma vie et où j'ai pris cette responsabilité d'Être et d'accueillir la vie de la plus belle façon qui soit : Dans l'intimité de mon chez-moi. 

Une atmosphère apaisante, entourée de sages-femmes bienveillantes, douces et à l'écoute et du père de mes enfants, présent et acteur. 

Quand la vie m'apparaît comme un peu rude, je sors prendre l'air, je m'assieds sur le sol et je regarde autour de moi. 
Quand tout me semble vide de sens, je me reconnecte à la Terre et je me concentre sur l'étendue verte qui s'étale sous mes yeux ; ces petites tiges grasses pleines de chlorophylle qui sortent de terre ici et là. 



Du bout de mes doigts, je les caresse tout en les comprenant intérieurement. Elles poussent envers et contre tout, elles sont malmenées en permanence : 
Nous marchons dessus sans conscience, elles reçoivent les intempéries sans pouvoir s'en protéger...

Des raffales de vent qui les font se courber à l'infini, au soleil qui les assèche et à la pluie qui les nourrie. 

Je me dis qu'au fond, elles sont comme nous, elles essayent de tenir bon afin de se maintenir en équilibre. 

Jusqu'à la fin. 

Quand la vie m'apparaît comme un peu rude, il y a des jours comme aujourd'hui qui me rappellent que tout est question de choix. 


Il y a tout un tas d'Illustres qui se sont battus pour que nous ayons la possibilité de choisir. 

Et rien n'est totalement acquis, il ne faut jamais baisser la garde. 

J'ai bien failli ne pas vivre ce bonheur d'accoucher à la maison à cause de cette malheureuse "Chasse aux sorcières".

Le choix d'être heureux et en équilibre envers et contre tout est l'un des plus importants.

La nature montre la voie à suivre. 
Et la nature est si bien faite.