samedi 2 juin 2018

Destabilisante Inconstance


LUNATIQUE
LA PEINE


Je ressens cela constamment, et cela transparaît dans mes dessins. Une expression, un sentiment, une émotion, tout bouge d'un instant à l'autre. 

Une pensée naît et meure aussi vite qu'une seconde. 
Elle s'évade et s'évapore au gré des multiples images qui vont et viennent dans l'esprit ; le cerveau en ébullition ne se reposant jamais. 

Grand désarroi dans une foule dense, où un milliard de visages se succèdent :  

SPRING
IMPLOSION
Mélange de sensations et de sons incongrus ; des mots prononcés au même moment par tout un tas de personnes dans un brouhaha insupportable... 

Des émotions qui sortent par les pores de tous ces humains et qui  parviennent sans filtres bien souvent... 

C'est toujours assez violent.


Tou
Est 
ChanGements
Et Modulations. 

Des expressions de toutes sortes, des cheveux qui virevoltent, des moues, des sourires, des rires qui se transforment en vagues éclats discordants.

DREAMS


Je l'avoue sans mal : je suis d'une inconstance effarante. J'ai une certaine difficulté à me suivre moi-même. 
Je change d'idées à la vitesse de l'éclair ; je suis pleines de doutes et de certitudes conjointement liées les unes aux autres, me faisant valser dans un flou artistique incessant. 


Mais je l'accepte. 
C'est plus délicat pour l'entourage.

Subtil mélange de raison et déraison.







Dans mes dessins, j'entretiens le flou, ce mouvement énervé et saccadé que ma main trace inéluctablement...

Des traits cassants, abruptes et traumatisants surgissent et délimitent des couleurs tendres et douces, contrastant avec la dureté des traits. 

OMBRES
Passer du rires aux larmes, 
Du chant au silence intense,
De la paix à la colère immense.
Et tout cela
D'un instant attendant le suivant. 


L'eau qui se marie à l'encre ou à l'aquarelle permet cette poésie. Des nuances fluides et insaisissables... 

L'émotion est donc au summum, les visages deviennent noyés, les regards encore perçants sont mangés par les multiples variances des pensées qui vont et viennent. 

Pensées troublées, de la tourmente à l'apparente désinvolture, espérant cacher tout le mal-être qui circule au détour d'une ride ou d'un rictus sensible. 



Il suffit d'imaginer le bâtonnet d'encens dont la fumée s'échappe en laissant une traînée blanchâtre dans l'atmosphère... 
Cette danse spirituelle et suave envoûte l'être romantique acerbe que je suis.




Malgré l’ambiguïté de cette inconstance qui guette et surprend 
Je n'ai qu'un mot d'ordre :
Ne pas mentir. 
Rester sincère quelque soit l'instant
Rester vraie. 
Même à mes dépens.



AUTO PORTRAIT



INSTANT DE TROUBLE
ORAGE











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vendredi 25 mai 2018

Souvenirs du corps


ALG
- Attouchements - viols - mots crus - Violences -


Je vais m'aventurer à parler d'un sujet sensible qui me semble compliqué à aborder. Mais je vais le faire. 

La parole libère.

Ce n'est pas une action préméditée. Quand je dessine ou peins, je suis comme attirée vers un besoin particulier. 

Et aujourd'hui, j'ai été appelée à travailler le corps de la femme : la femme écorchée vive. 
La vie ne fait pas toujours de cadeaux. Chacun le sait.

Chaque expérience de vie signifie quelque chose, du moins, je le crois. Ces expériences sont là pour nous apprendre une leçon, pour avancer, nous dépasser...  

Mais quand bien même, parfois, il faut juste que ça sorte. Et puis parfois, les thérapies traditionnelles ne suffisent pas. Il y a toujours une part de souffrance qui demande à sortir. Une part de je ne sais quoi qui demande à guérir. 

C'est diffus. Je sais que ça me rend confuse. Ce n'est pas évident de parler de tout cela. Pourquoi ?
Cela me met au-devant de mon propre vécu. Mais au fond, je sais pertinemment que toi aussi tu as vécu ça. Et toi. Puis toi aussi. Je le sais. 

Malgré tout, il faut que ces choses sortent. Si ça ne devait pas sortir, je n'aurai pas réalisé ces peintures. 

TRAUMAS

JOURS AGITES
Oui, ces traumatismes ne s'en vont pas comme par enchantement, ce serait trop simple. Le corps se souvient de la moindre blessure aussi petite soit-elle. Chaque centimètre de la peau garde en mémoire ce que le corps a vécu. 
NUITS AGITEES

Et le subconscient agit lui aussi en revivant nuit après nuit chaque détail de ce que l'esprit voudrait bien oublier. 













Le silence s'installe pour ne plus voir la vérité en face. C'est peut-être plus facile de se murer dans les non-dits. Plus facile pour qui ?

SILENCE

Il faut du temps pour faire sortir toute cette part sombre qu'on a emmagasiné avec le temps.
La colère, le déni de soi-même, la culpabilité... Tous ces "pourquoi" qui n'ont pas de réponses.

Il faut du temps pour se reconstruire. Il faut du temps pour apprendre à s'accepter, accepter cette part de soi qui fait qu'on est une femme. 

Le corps de la femme est comme un temple sacré. 
A vénérer et non à souiller. 



RECONSTRUCTION

Le voici :

Ce corps que je ne saurai voir
Celui d'une femme 
Qui fait table rase du passé

Qui cherche la voie

Qui commence à se découvrir

ça commence ICI