mardi 21 septembre 2021

Apprivoiser la peur - Rencontre avec Magali Cannavale, Prof de Yoga

 

 Oxygène - Reliance - Perspectives


"On dit qu'avant d'entrer dans la mer, une rivière tremble de peur. Elle regarde en arrière le chemin qu'elle a parcouru, depuis les sommets, les montagnes, la longue route sinueuse qui traverse des forêts et des villages, et voit devant elle un océan si vaste qu'y pénétrer ne parait rien d'autre que devoir disparaître à jamais. Mais il n'y a pas d'autre moyen. La rivière ne peut pas revenir en arrière. Personne ne peut revenir en arrière. Revenir en arrière est impossible dans l'existence. La rivière a besoin de prendre le risque et d'entrer dans l'océan. Ce n'est qu'en entrant dans l'océan que la peur disparaîtra, parce que c'est alors seulement que la rivière saura qu'il ne s'agit pas de disparaître dans l'océan mais de devenir océan."  Khalil Gibran

 

L'humaine que je suis poursuit sa quête intérieure. 

Cette fois, c'est en prenant le parti de rencontrer une amie de Claudine Vigneron, mon amie photographe avec laquelle j'ai deux séances photos à mon actif. Elle m'a souvent répété combien il serait intéressant pour moi de faire la connaissance de Magali Cannavale, (une copine sans "e" à la fin !) professeure de Yoga que je suis depuis plusieurs mois sur Facebook. 

Magali Cannavale




Son site internet : https://www.yogakaivalya.fr/

Facebook : https://www.facebook.com/magali.cannavaleroger

Instagram : https://www.instagram.com/magaliyogini/





J'ai pris la décision de participer à un stage d'une journée, le dimanche 19 septembre 2021 que proposait Magali, dont le sujet évocateur n'est autre que celui d'Apprivoiser la peur !

Sortir de ma zone de confort, en voilà une idée !

Magali vit dans le Gers et une des premières peurs à apprivoiser fut ma phobie des transports en commun, du brassage, du bruit, du trop-plein d'informations, des horaires à respecter, des numéros de train à retenir et des retards… évidemment ! 

Mon hypersensibilité fait que je suis une personne qui aime savoir ce qui va se passer. Les imprévus ne sont pas facilement tolérés, car ils me déstabilisent ; je deviens alors aussi fébrile que le vent et je n'ai qu'une envie : Fuir.

Mais pas cette fois. On respire… 


Je suis arrivée le samedi 18 septembre au soir à destination. Magali est venue gentiment me cueillir à la Gare de Gimont Cahuzac pour m'amener dans son refuge joliment atypique, un endroit à l'atmosphère apaisante et saine, du bois partout et de bonnes ondes. A l'étage, Magali y donne ses cours de Yoga, dans une salle lumineuse et décorée subtilement et artistiquement. 


Autant j'avais peur de venir à cause du train et du stress que ça m'occasionnait (sans compter qu'il faisait un temps à rester chez soi bien au chaud)  autant je l'étais moins à l'idée d'expérimenter cette approche avec Magali. Auprès d'elle,  je me suis sentie bien, instantanément. Et quand j'ai découvert son antre et ses deux chats, j'étais conquise.

Magali proposait ce stage pour la seconde fois, le premier ayant été un succès. Je me suis inscrite rapidement afin d'assurer ma place et j'ai réservé mes billets de train allée/retour le jour-même, pour ne me laisser aucune chance de fuir. 

Pour un stage où il était question d'accueillir au minimum 4 personnes, Magali a vite vu l'intérêt d'accepter de n'avoir que moi au lieu d'annuler. Pour elle, c'était un signe et elle avait raison !

Tant de sujets abordés, farfouillant ensemble les dédales du passé et un besoin farouche de mieux comprendre et mieux appréhender qui je suis vraiment. Et j'emploie le terme "farouche", parce qu'au fond, je ne suis jamais mieux que lorsqu'il y a peu d'êtres autour de moi. Un tête à tête, de Magali à Magali, c'était juste parfait ! 

Et ce genre de partages reste pour moi le plus enrichissant. Comprendre ce qui façonne l'humain au travers de toutes ses expériences, difficiles ou heureuses, voir à quel point nous sentons qu'il est urgent d'écouter nos ressentis et nos corps, de débloquer les nœuds énergétiques… Et évidemment, d'admettre qu'il est sain de travailler sur soi en gardant à l'esprit qu'il n'y a de victime que sur une période donnée, et que notre responsabilité est bien celle de se donner les moyens de voir la vie sous des angles différents, tout en perspectives.

C'est la raison qui m'a poussée à partir de chez moi car je n'avais pas énormément d'attentes sur la finalité du stage ni de la résolution de ce qui fait exister mes peurs multiples. Je ne peux pas demeurer cloitrée chez moi en espérant gagner en expériences et j'ai donc choisi de faire un pas vers moi pour me sentir vivre.

Un pas après l'autre. Un pas de fourmi. 

Mais malgré tout, j'ai travaillé sur moi trop en force. Je voudrais pouvoir guérir plus vite que mon corps ne le permet :

La journée du dimanche, nous en avons passé une bonne partie à l'étage, sur le lieu de travail de Magali qui m'a fait faire des exercices de respiration et sans que cela soit une surprise, j'ai eu beaucoup de difficulté à bien respirer. A chaque fois que nous tentions l'exercice, je bloquais soudainement et les émotions difficiles arrivaient, les larmes explosaient ; un bouchon émotionnel sautait. 

Des images du passé, des souvenirs très anciens sont revenus. Je crois que ces peurs viennent de très très loin et que tant que je ne saurai pas pourquoi elles sont là, je ne pourrai pas avancer comme je l'espère… Mais je me demande si je suis vraiment prête pour sauter à pieds joints dans mes vérités. 

J'ai toujours été de nature anxieuse et angoissée, mais je vis des crises d'angoisse et de panique de plus en plus fréquemment et avec plus d'intensité que par le passé. Dans ces crises, j'étouffe littéralement.

Avant, je pouvais aller faire un tour de marché, aller dans un grand centre commercial et amener mes enfants à la fête foraine sans trop de mal. Je pouvais rester dans des lieux clos, parfois bondés et ce n'était pas un problème. 


Aujourd'hui, cela m'est presque impossible sans faire une crise avec les symptômes associés : vertiges, palpitations et manque d'air.

C'est la raison de ma venue à ce stage. Essayer de travailler sur cette part, notamment pour m'aider à faire face à l'angoisse d'exposer mes œuvres un jour, à pouvoir parler de mon travail artistique de façon saine, au lieu de fuir ou de me cacher. 

De pouvoir montrer mon art sereinement et tout de ce qui fait tellement sens pour moi ! 


Magali m'a alors proposé de créer un collage d'intentions intuitif. Ce fut un moment très spécial, où j'avais le sentiment de renouer avec l'enfant en moi (qui n'est jamais trop loin en vérité). 

Elle m'a fait choisir trois magazines les yeux fermés parmi un stock varié qu'elle a mis à ma portée. Puis, toujours les yeux fermés, j'ai choisi trois pages pour chaque magazine. Et quand j'ai pu enfin découvrir mes choix, j'ai été surprise par ce que les mots et les images m'évoquaient. Alors, j'ai découpé les images et les mots/phrases qui faisaient sens et je les ai collés sur une grande feuille que Magali m'avait donnée.



L'art est arrivé à point nommé complètement par magie étant donné l'exercice sans rien y voir. L'art, mais aussi des choses de mon enfance ; des choses qui restent bloquées et qui rongent l'intérieur. 

Ce collage permet de comprendre ce qui se joue en nous et donne un certain axe de réflexions entre passé, présent et possible avenir, entre ancrage et décollage, ainsi que notre façon d'aborder le Monde. Moi, par exemple, je suis une personne qui a du mal à sortir du cadre ! C'est Révélateur !

Magali s'est dit que nous avions déjà beaucoup travaillé et qu'il était salutaire de prendre l'air et j'étais bien d'accord avec elle. J'avais besoin de respirer…

Alors, elle m'a fait découvrir la nature de St Sauvy. 


 
Pendant notre balade, Magali m'a demandé si je pouvais lui donner trois mots pour définir mon ressenti suite à notre journée de stage.

Alors, j'ai laissé un peu de temps pour revenir en mon centre, laisser mon cœur exprimer ce qu'il ressentait sans trop mentaliser (chose que je fais à souhait constamment par besoin de contrôle). 

Le premier mot, c'était "Oxygène". Même si j'aspire à vivre, je ne laisse pas suffisamment l'air circuler en moi. 

Le second mot a mis plus de temps à m'arriver et je n'étais pas certaine de son sens quand il est venu me frapper l'esprit. Il s'agit de "Reliance"
J'ai besoin de me relier à moi, à mon essence et au Tout. Mais également à mes congénères.

Le troisième n'est pas venu. C'est Magali qui me l'a indiqué au travers de son cadeau à la fin du stage. Un message qu'elle offre à chaque participant, et un objet naturel, cadeau de la nature. Ce mot, c'est "Perspective".
















Merci encore Magali !
J'ai passé un excellent Week-end, riche en stress et en émotions, en mots, en images et je suis assez fière de moi, même si bien sûr, j'avais plus d'attentes que je ne le dis. 

Je voudrais être comme n'importe qui, faire tout ce que les autres sont capables de faire, comme toi, toi et toi. 



Mais j'oublie que je suis Moi et que je suis très bien comme ça.


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Frida Kahlo


2 commentaires:

  1. Merci Magali...c'est un beau retour <3

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  2. Un bel article qui laisse filtrer la sérénité de ces instants. Les photos en sont le reflet fidèle je suppose.
    Une réflexion très personnelle : je comprends bien cette envie d'être comme "n'importe qui" et d'être autant capable que les autres, comme elle a voulu orienter ma vie ! Mais si l'on considère que la société dans laquelle nous vivons, ces injustices, ces guerres, ces haines, ces destructions de tous ordres, cette intolérance, ces vaines consommations, ces impasses personnelles, sont le résultat de toute cette normalité, de toutes ces capacités, est-ce vraiment enviable ? Tu as raison, sois exceptionnelle en étant simplement toi-même.

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