dimanche 11 mars 2018

Le corps




L'étude du corps et du corps nu en particulier, donne le moyen de voir au-delà de l'apparence purement physique d'un modèle. 

Il me semble que le corps est finalement transcendé, il montre bien davantage que des formes, que des bras, des jambes ou un sexe. 

Il va bien au-delà de toutes les perceptions terre-à-terre, réduisant le corps juste à son aspect physique.

Les formes - toutes les formes - sont gracieuses. Du corps mince au corps épanoui dans sa chair, l'histoire de ces corps nous amènent à conscientiser un certain vécu, une certaine psychologie. Pourquoi un corps est-il comme ceci ? Qu'est-il arrivé à ce corps et à cette personne pour que ce corps soit comme cela ?

Avons-nous seulement conscience que nos propres pensées influence notre posture et la façon dont le corps s'exprime ? 

Le corps est un véhicule mais il est bon de le sublimer, de le rendre plus qu'utile à la vie  et à lui rendre hommage, plutôt qu'à le rendre honteux, peu importe ce qu'il est. 

Tous les corps sont magnifiques quand on sait les regarder avec bienveillance

C'est ainsi qu'il est possible de garder sur soi-même un regard plus complaisant. Il n'est pas toujours facile d'accepter un bourrelet, un défaut qui fait partie intégrante de nous. Il s'agirait plutôt que ce trait physique soit accueilli comme il se doit - comme banal en somme - et nous pourrions porter un regard non critique sur celui-ci. 

C'est libérateur !

Les diktats du physique nous ont fait longtemps la vie dure. Mais chaque corps est magnifique quand on sait lire dans chacun d'entre eux de manière appropriée : sans jugement de valeur.




Amani Lizah Glaise 



vendredi 9 mars 2018

Eveil






Danse dans le tunnel noir où le son est amplifié
Où ton corps raide se délie et se déchaîne.
Ton oreille se prélasse sur des sons stupéfiés.
Tes pieds caracolent pour se défaire de leurs chaînes.

Lourdes et opaques, ne scintillant plus dans la nuit,
Tes chaînes tombent à terre dans un grand bruit sourd.
Ton rire éclate tel l'éclair de l'orage qui s'enfuit
Aussi strident que le cri de l'éléphant qui accoure.

Ta danse s'apaise et s’enivre jusqu'à ce que la pluie
S'emmêle dans les rigoles clapotant sous tes pieds !
Tu frappes le sol de toute tes forces, ravalant depuis
Tes vies antérieures la colère refoulée.

Tu abîmes tes poings et tu craches ta rage
Les parois du tunnel pierreux subissent tes coups,
Tournoyant sur toi-même presque à la nage
Ravalant ta fierté, tu ne tiens plus debout !

Tu te laisses enfin aller, le corps aux muscles éclatés
Évaporé l'effroi de la glaciale tempête
Les yeux fermés, tu laisses glisser l'eau crottée
Marmonnant doucement des phrases fades, désuètes.

Ton Être se nettoie, des pieds jusqu'à la tête
Le coeur purifié des anomalies entravant ton âme
Dégringolant sur ta peau en striures imparfaites
Tu retrouves en toi-même ton homme et ta femme.

Tu te réconcilies avec l'air, l'herbe et les fleurs
Tu sors du tunnel, jusqu'à oublier toutes tes chaînes
Tu t'installes affamé, assoiffé et en pleurs
Devant l'immensité et la beauté pérenne.



12 avril 2016


Amani Lizah Glaise