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jeudi 4 avril 2019

De passages en pas sage




Petite fille aux yeux qui brillent, 
s’imagine plus tard
En princesse ou en guenilles - 
Soumise ou insoumise, 
Espérant échapper au pire des mitards.

Petite drôle dans la nuit fraîche, 
Ignorant les Esprits qui caracolent
Dans des cris stridents inaudibles ;
Elle emprisonne le Soleil, s’interdit de dormir 
Puis écarquille ses yeux autant qu’il lui est possible.

Les années passent et elle imagine l’enfant
Qu'elle n’aura peut-être pas, 
L’expulsant de son corps dans un silence poignant, 
Retenant ses larmes et
Les remous de ses hurlements.

Devenue Femme, mains dans le dos, 
Silencieuse et morne, 
plus morte que vive ; 
Femme aux cheveux lâchés, mèches fines 
Couleur sanguine ;
Elle se laisse entrevoir 
Dans le jour et dans le noir.

Elle déambule 
Pour qu’il ne distingue que des courbes qui ondulent
Ne dévoilant d'elle que des monts et vallées. 
Du ciel, il descend et se blottit sans parler.

Il rêve comme un corbeau. Et il devient ce corbeau.

Et de libre elle devient proie, 
Lui rongeant jusqu’aux entrailles son allée sinueuse, 
Brisant son antre, 
Modifiant son ADN. 
Son beau corps ne devient plus que haine.

Elle se fuit dans la honte 
Car elle croyait au rêve. 

Elle déchire les photos en reniant son passé et 
Détruit la vie de celui qui aurait pu naître.

Puis, elle prend conscience de l’utilité
D’un karcher ancestral : 
Avorte de ses préceptes et 
Des maux de ses ancêtres. 

Elle annule toutes ces lois et 
Ces vœux maudits proférés par ignorance 
Qui la suivent comme une ombre 
Pour la dévorer en silence.

Elle finit seule, loin des foules - 
Des océans humains - 
Loin de la houle, 
Sans maris ni maîtres.

Arrivant au sommet de la grande colline 
Où le lait invisible de ses seins dégouline, 
C'est armée jusqu’aux dents 
D’un Amour inavouable
Pour elle-même, 
Qu'elle soupire sereinement et 
S’assied sur le sable.

Amani Lizah Glaise.


vendredi 9 mars 2018

Eveil






Danse dans le tunnel noir où le son est amplifié
Où ton corps raide se délie et se déchaîne.
Ton oreille se prélasse sur des sons stupéfiés.
Tes pieds caracolent pour se défaire de leurs chaînes.

Lourdes et opaques, ne scintillant plus dans la nuit,
Tes chaînes tombent à terre dans un grand bruit sourd.
Ton rire éclate tel l'éclair de l'orage qui s'enfuit
Aussi strident que le cri de l'éléphant qui accoure.

Ta danse s'apaise et s’enivre jusqu'à ce que la pluie
S'emmêle dans les rigoles clapotant sous tes pieds !
Tu frappes le sol de toute tes forces, ravalant depuis
Tes vies antérieures la colère refoulée.

Tu abîmes tes poings et tu craches ta rage
Les parois du tunnel pierreux subissent tes coups,
Tournoyant sur toi-même presque à la nage
Ravalant ta fierté, tu ne tiens plus debout !

Tu te laisses enfin aller, le corps aux muscles éclatés
Évaporé l'effroi de la glaciale tempête
Les yeux fermés, tu laisses glisser l'eau crottée
Marmonnant doucement des phrases fades, désuètes.

Ton Être se nettoie, des pieds jusqu'à la tête
Le coeur purifié des anomalies entravant ton âme
Dégringolant sur ta peau en striures imparfaites
Tu retrouves en toi-même ton homme et ta femme.

Tu te réconcilies avec l'air, l'herbe et les fleurs
Tu sors du tunnel, jusqu'à oublier toutes tes chaînes
Tu t'installes affamé, assoiffé et en pleurs
Devant l'immensité et la beauté pérenne.



12 avril 2016


Amani Lizah Glaise 




mercredi 13 juin 2012

De l'amour lancé dans les airs




Amani Glaise


De l'amour lancé dans les airsjuin 2012



Il était bon le temps des histoires de Pépé
Un doux sourire enjôleur au coin des lèvres
Des mots d'amour dont personne ne se sèvre
Déclaration enflammée ou belles épopées !

Poète sensible, plein de charme ; le coeur battant
La larme facile de musicien talentueux
Dévoué, accessible, pas loin d'être vertueux
Ivre d'Amour pour Mémé ; et, se débattant
Contre les années et les soucis de santé,
La vieillesse qui laisse des traces indélébiles
Au choix : vous rend chétif ou bien vous rend fébrile !
L'Ange de la Mort qui vous chuchote en aparté...

Sa philosophie issue de sa destinée,
Relatant les moments de grandes difficultés :
Famille coupée en deux en bateau transportée
Ou d'un père influent, trop tôt assassiné.
Une famille doucement décimée et Pépé
Bravant les pires tempêtes des années s'écoulant
Gardant toujours foi en Dieu, et le même élan
Pour l'Amour car point de violence et point d'épée !

Tes histoires ont somme toutes un vécu tout tracé
Des naissances et des pertes, des joies comme des douleurs
Des rires, de la musique, des larmes et puis des pleurs
Ton regard doux, tes mots dans mon enfance bercée...
Pépé, mon cher Pépé, elle te manque éperdument
Celle pour qui tu as négligé ton héritage
Tu relies chaque étoile et recrée son visage
Toutes les nuits les yeux tournés au firmament

Et même si mon coeur tourné vers toi te regarde
Je me tais, je t'observe en pensées et je prie
 Tout bas que tu retrouves ta chère aimée-Marie
Que nos visages ici bas d'un sourire se fardent !
Dans mes pires tempêtes, je continue de marcher
Je cherche la même force qui t'a toujours animé
De mes "je t'aime" silencieux qui viennent te chercher
Des "je t'aime" que je lance à ta Marie-Aimée !

Il était bon le temps des histoires de Pépé
Un doux sourire enjôleur au coin des lèvres
Des mots d'amour dont personne ne se sèvre
Déclaration enflammée ou  belles épopées !



A mon grand-père.