vendredi 30 octobre 2020

Chez les Arbres pour une séance photos avec Claudine Vigneron




Premier jour de reconfinement. 

Il est sans doute de bon ton de revenir à ce 12 août 2020 où je me suis rendue chez les Arbres avec Claudine

J'aime la nature, évidemment ; un lieu hautement spirituel où l'énergie circule : une bonne énergie, celle qui revigore, qui nettoie et qui apaise. C'est le lieu idéal pour se relier aux racines et au ciel.

La nature c'est le médecin sans médocs, c'est le psy sans thérapie, c'est l'antidote... 

Cette séance était attendue depuis longtemps faisant suite à l'opportunité de poser une toute première fois pour Claudine en novembre 2019 dans l'intimité de ma demeure. A ce moment-là, je passais de l'autre côté. J'étais celle observée, l'objet mis en lumière avec l'accompagnement bienveillant - il le fallait - de Claudine. J'avais un peu peur. C'est que je suis anxieuse de nature. 

Et ce 12 aôut, j'ai pris le train, puis le car et j'ai été plongée dans le vert. Moi qui déteste les transports en commun, moi qui déteste sortir de mon Antre, je suis allée rejoindre le flou artistique qui m'est si familier pour m'y plonger un peu plus intensément au milieu des troncs, des branches, des feuilles tantôt sombres, tantôt luminescentes sous un soleil radieux mais "capricieux". 

Libre. 



La liberté semble sonner étrangement aujourd'hui. Mais ce jour-là, je me sentais libre. 

Libre de me mouvoir dans le plus simple appareil. Et au début, cela m'a semblé difficile. 

Et puis on oublie. On oublie qu'on est là, en plein milieu des Arbres qui observent indifférents à ce corps qui se déploie sur la mousse, se déplace parfois péniblement d'un endroit à l'autre, cherchant une pose naturelle qui le mette en valeur l'espace de quelques clics de Claudine râlant sur son appareil vieillissant. 

"C'est flou...!" 

Je me remémore cette matinée de liberté et la découverte des clichés qui s'en est suivi à la fin de notre séance. J'ai été surprise par la beauté de certaines photos, surprise de me voir ainsi en harmonie avec la nature luxuriante d'un été un peu tranquille, propice à l'ntrospection.

Claudine aimait bien mes poses, aimait bien le rendu général mais était déçue de cette séance "floue".

Pourtant, cela me semble finalement tellement logique. Comment cela aurait-il pu en être autrement ? Je suis depuis toujours dans un flou terrible, à ne jamais savoir ce que je fais vraiment, à ne jamais entrevoir le chemin de ma destinée... A avancer doucement voire très doucement en suspension sur un fil à peine visible d'où je peine à poser le pied. En manque d'équilibre constant... 


C'est un flou naturel qui me va naturellement !

Le choix de l'encre à travailler n'est pas anodin. L'encre diffus, l'encre qui se désagrège au contact de l'eau, qui s'efface, qui s'imprime par endroit... Qui s'exprime violemment parfois comme Indomptable. L'encre est ce flou et je suis l'encre...

A vrai dire, je me sentais bien dans cette avanlanche de verts, sous un soleil doux au creux de la broussaille. Malgré les piqures de moustiques par oubli de protection lors de cette intrusion chez les bêbêtes en tout genre, je me sentais chez moi sous les Arbres et je me disais intérieurement, qu'il est finalement possible de revenir à cette source et y boire accroché au sein de la Terre comme un nouveau né qui découvre la vie. 

Il m'a semblé revenir en mon centre ce jour-là. Et m'ancrer.

Et je me sentais libre d'être qui je suis. 




2 commentaires:

  1. Un très beau travail photographique, et une très sensible expression du modèle à la fois dans les poses et le récit. Un beau voyage chez les Arbres, merci !

    RépondreSupprimer
  2. Magnifique expérience, modèle, photos, texte, une sensibilité admirablement partagée. Merci à vous

    RépondreSupprimer

Un commentaire fait toujours plaisir !