jeudi 21 janvier 2021

La belle saison hivernale avec Bernard Abel

Portrait d'Amani L. Glaise par Bernard Abel


Au départ, il y a eu l'été 2020 où je suis tombée "nez à nez" avec Bernard Abel, un écrivain et un musicien ; un illustrateur aussi : un univers varié, riche comme je les apprécie. Tout un éventail de savoir-faire à découvrir !

Nous avons donc commencé par échanger alors qu'il était en plein dans la rédaction de son livre "Un sentiment d'infinité". 



Autoportrait - Bernard Abel



Bernard est un passionné. Quand il parle d'un sujet, tout son être vibre. Tout est axé sur son sujet favori du moment. C'est un scrutateur du détail, même s'il n'englobe que quelques éléments épars de ce qu'il tente de toucher au travers des lignes, qu'elles soient manuscrites, ou bien peintes... 

Bernard Abel

Il y a quelque chose de profond et de profondément poétique dans son art. 

Bernard Abel m'a fait l'honneur de réaliser de belles esquisses de moi. Il possède cette finesse d'exécution, de recherches inlassables, de perfectionisme exacerbé qui caractérise ce qu'il est, de mon point de vue. Il veut que tout soit parfait... et même quand cela atteint un point culminant de réalisme, il n'en semble que peu satisfait... 

Portrait d'Amani L. Glaise par Bernard Abel

Je crois qu'il parvient quand même à bien cerner qui je suis. Pas en tout ; je vous l'ai dit, il s'émerveille de détails en tous genres. Mais il m'a perçue ; il a perçu ce que je voulais être ici bas ; qui je suis devenue au travers de mon parcours artistique qu'il a donc détaillé pour comprendre mon art et une part de ma personnalité. Et parce qu'il a cette faculté de pouvoir se régaler d'infimes plaisirs, comme celui de marcher pieds nus dans la neige, de sentir la caresse de la chaleur d'un feu de cheminée ou bien de compter le nombre incalculable de statues du Christ qui se dressent dans la nature Alsacienne, il comprend, me semble t'il, que moi aussi je suis attachée aux détails...

Bernard Abel

Bernard Abel a aussi participé aux Expos virtuelles et collectives Artémis, élaborées par Christian Dehais avec mon concours,  aux côtés d'autres artistes, en septembre 2020.



Au début du mois de janvier, comme un cadeau de noël en retard, Bernard m'a fait une surprise. J'avais interprété a cappella une chanson de Francis Cabrel en m'enregistrant sur mon téléphone. Je lui avais envoyé mon fichier audio et il a rajouté la partie instrumentale qu'il a joué à la guitare. Notre amitié artistique est sans attente aucune. Elle est caractérisée uniquement par du partage : il m'envoie parfois des photos de ses paysages hivernaux alsaciens, des morceaux de ses propres compositions musicales et me donne des nouvelles de ses avancées littéraires... Comme il m'arrive souvent de m'enregistrer pour le plaisir (et souvent avec ma fille aînée), je lui ai partagé cette chanson d'une tristesse et d'une beauté absolues ainsi que ma voix...

Quand il m'a fait part de la composition de notre duo imprévu, j'ai été subjuguée par le rendu et ai vite imaginé une mise en lumière artistique entremêlée de nos oeuvres picturales respectives. 



Une idée créative en amenant toujours une autre, je me suis rendue compte que tout le panel artistique de Bernard se diluait de façon éparse et je lui ai donc proposé de lui configurer un site web afin de réunir cet attirail poétique en un seul endroit, à son image, telle que je la percevais, moi ! 

Et il m'a donné carte blanche, et ce, de manière très libre. 

Loin de moi l'idée de penser connaître Abel par coeur. Il y a trop à découvrir... et ça se passe, ici :

Site de Bernard Abel : https://bernardabel.wixsite.com/b-abel



vendredi 30 octobre 2020

Chez les Arbres pour une séance photos avec Claudine Vigneron




Premier jour de reconfinement. 

Il est sans doute de bon ton de revenir à ce 12 août 2020 où je me suis rendue chez les Arbres avec Claudine

J'aime la nature, évidemment ; un lieu hautement spirituel où l'énergie circule : une bonne énergie, celle qui revigore, qui nettoie et qui apaise. C'est le lieu idéal pour se relier aux racines et au ciel.

La nature c'est le médecin sans médocs, c'est le psy sans thérapie, c'est l'antidote... 

Cette séance était attendue depuis longtemps faisant suite à l'opportunité de poser une toute première fois pour Claudine en novembre 2019 dans l'intimité de ma demeure. A ce moment-là, je passais de l'autre côté. J'étais celle observée, l'objet mis en lumière avec l'accompagnement bienveillant - il le fallait - de Claudine. J'avais un peu peur. C'est que je suis anxieuse de nature. 

Et ce 12 aôut, j'ai pris le train, puis le car et j'ai été plongée dans le vert. Moi qui déteste les transports en commun, moi qui déteste sortir de mon Antre, je suis allée rejoindre le flou artistique qui m'est si familier pour m'y plonger un peu plus intensément au milieu des troncs, des branches, des feuilles tantôt sombres, tantôt luminescentes sous un soleil radieux mais "capricieux". 

Libre. 



La liberté semble sonner étrangement aujourd'hui. Mais ce jour-là, je me sentais libre. 

Libre de me mouvoir dans le plus simple appareil. Et au début, cela m'a semblé difficile. 

Et puis on oublie. On oublie qu'on est là, en plein milieu des Arbres qui observent indifférents à ce corps qui se déploie sur la mousse, se déplace parfois péniblement d'un endroit à l'autre, cherchant une pose naturelle qui le mette en valeur l'espace de quelques clics de Claudine râlant sur son appareil vieillissant. 

"C'est flou...!" 

Je me remémore cette matinée de liberté et la découverte des clichés qui s'en est suivi à la fin de notre séance. J'ai été surprise par la beauté de certaines photos, surprise de me voir ainsi en harmonie avec la nature luxuriante d'un été un peu tranquille, propice à l'ntrospection.

Claudine aimait bien mes poses, aimait bien le rendu général mais était déçue de cette séance "floue".

Pourtant, cela me semble finalement tellement logique. Comment cela aurait-il pu en être autrement ? Je suis depuis toujours dans un flou terrible, à ne jamais savoir ce que je fais vraiment, à ne jamais entrevoir le chemin de ma destinée... A avancer doucement voire très doucement en suspension sur un fil à peine visible d'où je peine à poser le pied. En manque d'équilibre constant... 


C'est un flou naturel qui me va naturellement !

Le choix de l'encre à travailler n'est pas anodin. L'encre diffus, l'encre qui se désagrège au contact de l'eau, qui s'efface, qui s'imprime par endroit... Qui s'exprime violemment parfois comme Indomptable. L'encre est ce flou et je suis l'encre...

A vrai dire, je me sentais bien dans cette avanlanche de verts, sous un soleil doux au creux de la broussaille. Malgré les piqures de moustiques par oubli de protection lors de cette intrusion chez les bêbêtes en tout genre, je me sentais chez moi sous les Arbres et je me disais intérieurement, qu'il est finalement possible de revenir à cette source et y boire accroché au sein de la Terre comme un nouveau né qui découvre la vie. 

Il m'a semblé revenir en mon centre ce jour-là. Et m'ancrer.

Et je me sentais libre d'être qui je suis.